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mardi 8 juillet 2025
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Après avoir subi « l’enfer du bruit et de la poussière » du chantier The Link, des habitants réclament 3,5 millions d’euros

Des habitants de la résidence Minerve à Puteaux se sont regroupés en association pour réclamer une indemnisation financière à Groupama, qui développe The Link, le futur siège de TotalEnergies.

Durant cinq ans, ils ont vécu à côté d’un chantier titanesque : celui de The Link, le futur siège que TotalEnergies investira au début de l’année prochaine. L’édification de ce monumental ensemble de 135 000 mètres carrés, composé de deux tours siamoises hautes de cinquante-deux et trente-cinq étages, a laissé un amer souvenir aux riverains en particulier ceux de la résidence Minerve, située à quelques mètres à peine.

Entre la poussière et le bruit, les voisins directs du chantier disent avoir vécu « un enfer » durant ces cinq années de travaux. Un enfer que ces habitants, réunis en association depuis janvier 2023, estiment à 3,5 millions d’euros. Une coquette somme que l’association réclame aujourd’hui à la SCI The Link, derrière laquelle se trouve Groupama Immobilier, l’investisseur du projet. Cela représente près de 20 000 euros pour chacun des 165 appartements concernés.

Pourtant, en 2022, le dialogue existait encore entre les riverains et les promoteurs du projet. Cette année-là, Vinci Construction avait coulé le radier du bâtiment pendant plusieurs jours. Une opération bruyante qui s’était déroulée sur cinq week-ends. Avec le soutien de Joëlle Ceccaldi-Raynaud, la maire (LR) de Puteaux, les habitants concernés avaient chacun obtenu un millier d’euros en bons d’achat.

Mais ce dialogue s’est peu à peu détérioré à mesure que le gratte-ciel s’élevait dans la skyline de La Défense. Entre livraisons bruyantes de matériaux, logistique et préparation des aciers, rien ne semble avoir été épargné aux riverains.

Remy Favé, le co-président de l’association devant The Link – Defense-92.fr

« Nous n’avons aucun problème avec le projet. Ce que l’on reproche, c’est le non-respect des horaires de chantier, notamment le travail de nuit », confie Rémy Favé, le co-président de l’association, qui a vécu dans la résidence entre 2006 et 2024. Tout au long de la journée, et parfois même la nuit, les résidents disent avoir subi de multiples nuisances. « La police municipale est venue à plusieurs reprises constater les nuisances », ajoute Rémy Favé. Faute de constats d’huissier, l’association a recueilli des dizaines de photos, de vidéos et de courriels attestant des troubles. Rémy Favé dénonce également une forme de mépris de la part du promoteur, qui, dans un échange de mails, affirmait que les riverains étaient loin du chantier alors que moins de 80 mètres les en séparent.

« Nous avons eu énormément de poussière, puis des nuisances la nuit et les week-ends, notamment sur la plateforme logistique. Nous avions les projecteurs braqués sur nos fenêtres en pleine nuit », raconte Catherine, habitante de la résidence depuis 1997.

« Dans ce dossier, c’est un peu David contre Goliath. Nous avons des riverains qui demandent à être indemnisés pour toutes les nuisances subies, et en face, un grand groupe qui fait la sourde oreille », indique Me Cyriac Duhem, l’avocat de l’association.

Contacté, Groupama Immobilier n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations. L’assureur semble préférer rejeter la responsabilité sur le groupe Vinci.

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