Un nouvel espace vert où pousseront des fraises, des framboises ou du thym à été planté au pied de la tour Europlaza - DR
De la cueillette à l’assiette il n’y a que quelques mètres. Cinq ans après avoir inauguré son immense jardin au pied la tour Europlaza, CeGeReal a offert à son building de La Défense un nouvel écrin de verdure. Pour accompagner la refonte de son espace de restauration la tour Europlaza a doté son patio d’un espace de verdure.
S’il n’a pas été possible pour le paysagiste Terreauciel d’implanter un potager dans ce patio de 400 mètres carrés en raison d’un manque d’ensoleillement, plusieurs petits fruits et aromates comme des fraises, des framboises ou du thym ont été plantés. Et à peine cueillies ces récoltes seront destinées à venir garnir les assiettes des salariés qui se rendront dans les différents espaces de restauration du building.
Ce n’est pas la première fois que le paysagiste Terreauciel intervient dans le quartier d’affaires. Il y a quelques années l’entreprise avait déjà signé un potager au pied de la tour Défense Plaza pour son propriétaire Northwood Investors, qui n’est autre que l’actionnaire majoritaire de CeGeReal.
Pour la Nuit Blanche, La Défense sera aussi à découvrir cette année - Defense-92.fr
Alors que les annulations des grands événements se succèdent face à la pandémie du Coronavirus, la Nuit Blanche parisienne prévue ce samedi 3 octobre est maintenue. Et cette année la manifestation nocturne consacrée à l’art s’invitera aussi au pied des tours de La Défense.
Durant cette nuit culturelle Paris La Défense vous invitera à découvrir ou redécouvrir l’exposition des Extatiques qui s’achèvera le dimanche. Cette année, le commissaire de l’exposition, Fabrice Bousteau, a imaginé un nouveau parcours ludique et hors du commun baptisé « Rien à voir ». Durant quelques heures les visiteurs seront invités à découvrir la vingtaine d’œuvres qui décorent le quartier d’affaires mais aussi La Seine Musicale sur l’Ile Seguin.
Les Groues de Nanterre seront aussi à l’honneur. Cette année la Main 9-3.0 en préfiguration du Twist, futur espace citoyen de création artistique à Nanterre, va s’associer au collectif Yes We Camp et au jardin urbain de Vive Les Groues pour faire vivre aux promeneurs nocturnes une nuit unique avec au programme une déambulation urbaine et naturaliste (en départ continu, de 19h00 à 00h30 du matin). L’objectif pour les participants sera de s’interroger sur notre relation au tout vivant et à la place de la terre dans nos imaginaires.
Le programme de la Nuit Blanche est à retrouver ici
L'édition 2020 du Supercross à la Paris La Défense Arena est annulée à cause du Covid-19 - Defense-92.fr
C’est un nouveau coup très dur pour le secteur de l’événementiel durement touché depuis le début de la crise du Coronavirus. Larivière Organisation, l’organisateur du Supercross à la Paris La Défense Arena vient de confirmer ce lundi l’annulation de ce grand événement consacré au motocross qui était prévu les 14 et 15 novembre prochain.
« Malheureusement, l’évolution sanitaire à ce jour et la décision du gouvernement d’interdire les événements de plus de 1 000 personnes dans les départements en alerte renforcée, annoncée suite au Conseil de Défense du 23 septembre, ne permettent pas de maintenir cet événement, regrette Larivière Organisation qui organise le Supercross à la Paris La Défense Arena depuis 2017. C’est donc avec une profonde déception que Larivière Organisation renonce à l’organisation de ce grand show moto en 2020 ».
Un Supercross qui devrait revenir en 2021
Si l’édition 2020 n’aura pas lieu, Larivière Organisation espère bien faire revenir l’année prochaine son événement dans la grande enceinte multimodale du quartier d’affaires. Et les dates de la prochaine édition sont déjà connues. L’édition 2021 devrait se tenir si la situation s’arrange les 6 et 7 novembre. « Tous les billets restent valables pour l’édition 2021 du Supercross de Paris. Un remboursement est également possible jusqu’au 30 novembre 2020. Les personnes ayant acheté leur billet sur le site de l’événement recevront un email précisant les modalités de report ou de remboursement. Les personnes ayant acheté leur billet dans un réseau de billetterie partenaire sont invitées à se rapprocher de leur point d’achat », précise l’organisateur du Supercross.
Même si l’ex-U Arena a pu accueillir depuis la rentrée deux rencontres de rugby du Racing 92 ainsi que le combat de boxe entre Tony Yoka et Johann Duhaupas, l’enceinte souffre elle aussi de la situation. Selon les estimations des responsables de la Paris La Défense Arena, les pertes d’exploitation depuis le confinement se chiffrent à environ 28 millions d’euros. Et l’arena détaille ses pertes : « Dans une configuration rugby à 5 000 spectateurs, la Paris La Défense Arena perd entre 85 000 et 90 000 euros par match. Désormais passé à une jauge d’un millier de personnes les pertes avoisinent entre 115 000 et 120 000 euros par rencontre. Et si les matchs venaient à être joués à huis clos les pertes seraient alors comprises entre 150 000 et 170 000 euros.
⚠️ En raison du contexte sanitaire actuel, l’édition 2020 du Supercross de Paris du 14 et 15 novembre prochains à @ParisLaDefArena est annulée et reportée à 2021
Vos billets restent valables pour l’édition 2021 à @ParisLaDefArena
La Paris La Défense Arena accueillera en novembre prochain pour la quatrième année consécutive le Supercross - Defense-92.fr
Amateurs de motos et de show à l’américaine, la date est à cocher dans vos agendas. Le Supercross de Paris reviendra en novembre prochain à la Paris La Défense Arena pour la quatrième année consécutive. La grande enceinte multimodale, terre du Racing 92 -et contrainte actuellement d’annuler tous ses événements à cause du Coronavirus- accueillera une nouvelle fois, les 14 et 15 novembre prochains ce grand show consacré au supercross. La plus grande enceinte multimodale d’Europe sera de nouveau transformée, le temps d’un weekend en une gigantesque piste de supercross.
Les billets pour l’édition 2020 du Supercross sont d’ores et déjà en vente sur le site de l’arena. Pour la soirée du samedi 14 novembre ils sont proposés à partir de 49 euros. Pour le dimanche 15 novembre les billets sont disponibles dès 24,50 euros.
La CGT et la CFDT organiseront le 6 octobre prochain une manifestation au pied de la tour Total - Defense-92.fr
Plus de dix ans après la mobilisation des salariés de Total contre la fermeture de la raffinerie de Dunkerque (59) une nouvelle manifestation est prévue la semaine prochaine à La Défense. La CGT et la CFDT appellent l’ensemble des salariés de la raffinerie Grandpuits (77) de Total à se rendre le 6 octobre prochain devant le siège du groupe dans le quartier d’affaires pour dénoncer les conditions de transformation de ce site.
Les deux organisations syndicales incitent les raffineurs de Grandpuits à faire pression sur le groupe français ce jour-là où est prévu un Comité Social et Économique Central (CSEC). Jeudi dernier, Total avait annoncé qu’à la fin 2023, l’activité de raffinage serait définitivement stoppée à Grandpuits au profit d’une reconversion du site dans la production de biocarburants majoritairement destinés au secteur aérien, la production de bio plastiques, le recyclage de plastiques, l’exploitation de deux centrales solaires photovoltaïques.
Sur les quelques 400 postes que compte actuellement la plateforme, 150 devraient être supprimés, estime Total. Le géant pétrolier assure que cette reconversion n’entrainera aucun licenciement sec mais seulement des départs à la retraite anticipée et des mobilités internes vers d’autres sites. Mais l’annonce inquiète. Si organisations syndicales et salariés semblent accepter bien malgré eux cette reconversion de la raffinerie, ils exigent à travers cette mobilisation qu’aucune suppression de postes ne se produise dans ce plan de transformation. Car pour la CGT cette évolution proposée par Total entrainerait non pas 150 mais environ 200 suppressions de postes au sein du groupe, auquel s’ajouteront la disparition de près de 500 postes de sous-traitants.
L'immeuble Eria abritera dès septembre 2021 la cybersécurité à la française - Defense-92.fr
Les travaux ne sont pas encore finis, mais Altarea Cogedim a déjà trouvé un occupant pour son nouvel immeuble Eria qu’il a fait construire à Puteaux, non loin de la dalle et de la Seine. Selon une information du Figaro, l’immeuble de 26 000 mètres carrés pour treize étages abritera dès septembre 2021 le futur campus « Cybersécurité français ». Cette structure, une SAS doit réunir des experts français de la sécurité sur internet.
S’inspirant de l’israélien, CyberSpark, cette structure ambitionne de réunir sous un même toit les plus grands spécialistes français dans le domaine de la cybersécurité. Sa création avait été annoncée en juillet 2019, par le Premier ministre de l’époque Édouard Philippe qui avait missionné Michel Van Den Berghe, directeur général d’Orange Cyberdéfense et architecte de ce projet.
Si dans les prémices du projet il avait été envisagé d’implanter ce campus au cœur de la capitale c’est donc finalement le quartier d’affaires de l’Ouest parisien qui a été préféré. Mais selon le quotidien une extension de taille équivalente devrait aussi voir le jour, cette fois-ci près de Versailles, sur le plateau de Satory. Elle aura pour mission d’assurer des recherches en matière de sécurité des véhicules connectés, des drones ou des chaînes de montage.
Entre 700 et 900 personnes formeront le campus Cybersécurité de La Défense
Dans un premier temps, entre 700 et 900 personnes formeront le campus Cybersécurité français à La Défense. Ces experts viendront d’une soixantaine d’entreprises privées comme Orange (dont le siège Orange Cyberdéfense est situé dans le quartier d’affaires), Thales, Atos, Schneider Electric, EDF ou Capgemini mais aussi de services de l’État dont l’Anssi, la Gendarmerie Nationale, le ministère des Armées ainsi que des organismes de formation (EPITA, IMT – Télécom Paris,…) et des associations (Hexatrust,…). L’objectif étant de faire travailler ensemble des spécialistes de la sécurité sur internet pour prémunir le pays et ses entreprises d’attaques informatiques toujours plus nombreuses.
Le campus d’Eria entend donc devenir une vitrine de l’expertise française. On y retrouvera entre autres un showroom, un auditorium de 250 places mais aussi un studio télé pour produire des émissions sur la cybersécurité ainsi qu’un café privé.
Ils ont marqué les amateurs des films d’horreur ces dernières années. Le multiplexe CGR de Nanterre projettera cette semaine les films d’horreur Ça 1 & 2 ; Annabelle, La maison du mal et Us dans le cadre d’une semaine spéciale. Pour rendre la peur encore plus immersive, CGR projettera ses séances dans sa salle premium « Ice ». La semaine sera notamment marquée par un marathon Ça le vendredi 2 octobre à 19h30.
Le programme complet de cette semaine de l’horreur et les réservations sont à retrouver sur le site de CGR.
Sur une bonne centaine de mètres carrés, Darty met désormais en avant son offre de cuisines et entend offrir une « expertise de cuisiniste » à ses clients, en y présentant cinq modèles issus de sa nouvelle collection. Entièrement personnalisables et proposées sur mesure, les cuisines de Darty, qui s’est allié avec les fabricants allemands Beckermann et Schuller et l’italien Tratto Cucine, sont vendues en moyenne à 9 000 euros, électroménager et pose compris.
« C’est une surface très petite (l’une des plus petites pour un espace de cuisine chez Darty, ndlr), l’arbitrage que l’on a fait c’est d’exposer cinq belles cuisines et non sept petites », confie Christophe Dupouy, directeur des ventes chez Darty. Pour loger ce nouvel espace cuisine Darty a dû faire de la place en réduisant la taille de certains autres rayons tout en maintenant le plus possible les différentes familles de produits. « Nous avons réduit des gammes de produits mais aucune n’a été arrêtée », poursuit Christophe Dupouy.
Pour animer cet espace c’est une équipe de cinq personnes qui a été déployée par l’enseigne. Les clients, ayant pris rendez-vous depuis le site Darty.com ou directement en magasin pour l’ensemble de leurs besoins pourront dans un premier temps obtenir des conseils puis être aidés dans la conception sur mesure de leur cuisine puis la livraison et enfin la pose.
Désormais Darty espère faire de ce lieu une vitrine de son savoir-faire dans ce magasin, l’un des plus importants de France qui draine entre 3 000 et 5 000 clients par jour. Et Christophe Dupouy a de grandes ambitions puisqu’il vise les 240 cuisines vendues pour l’année 2021.
L'ancienne centrale Enertherm en 2005 - Defense-92.fr
C’est un véritable serpent de mer qu’est cette affaire du marché truqué de la chaufferie de La Défense. Alors que devait être enfin jugée la semaine dernière cette affaire, le procès a été renvoyé au 11 janvier 2021. La raison ? Le président de la 15ème chambre correctionnelle du Tribunal de Nanterre souffre du Coronavirus.
Cette affaire interminable remonte à 1998. A cette époque c’est la société Climadef, une filiale de Charbonnages de France, qui gère la chaufferie de La Défense depuis 1968. Trente ans après sa mise en service le Syndicat mixte de chauffage urbain de La Défense (Sicudef) doit alors organiser le renouvellement d’une concession dont la précédente arrive à expiration. En mai 2001, le Sicudef retient le groupement d’entreprises, Enerpart-Vatech-Soffimat et il lui attribue six mois plus tard la nouvelle concession. Le groupement prendra le nom actuel, celui d’Enertherm.
Mais très vite les services de répression des fraudes tiltent sur cette attribution et signalent les « conditions irrégulières » du processus. Dans la foulée, une information judiciaire est ouverte en juin 2002 sur les chefs de corruption et trafic d’influence.
Décédé à l’été 2019, Charles Ceccaldi-Raynaud, l’ex-sénateur-député-maire de Puteaux mais aussi président de l’Epad (l’ancien établissement public en charge de l’aménagement de La Défense) était soupçonné d’avoir perçu une commission de cinq millions de francs (environ 770 000 euros) pour favoriser Enertherm.
Et selon l’enquête le défunt maire de droite de Puteaux était bien au cœur de cette vaste affaire de corruption. Mais l’intéressé a toujours nié les faits chargeant au passage sa fille, Joelle Ceccaldi-Raynaud, l’actuelle maire de Puteaux. Cette dernière a d’ailleurs bénéficié d’un non-lieu de l’affaire.
Des accusations sont formellement rejetées par les trois principaux suspects
Dans cette vaste histoire la justice soupçonne un trio d’entrepreneurs d’avoir falsifié le marché pour assurer son attribution à Enertherm, dont les actionnaires étaient en réalité les mêmes que ceux de la Climadef, l’ancien concessionnaire. Le 2 août 2019 le ministère public avait requis le renvoi en correctionnelle de cinq dirigeants d’entreprise pour corruption et abus de biens sociaux notamment.
Pour le ministère public, l’appel d’offres a été dès le départ façonné de façon à écarter n’importe quels concurrents et que les deux autres propositions, celle de l’allemand RWE et celle de l’ancien concessionnaire, étaient des offres « de couverture » pour simuler une concurrence.
Ces accusations sont formellement rejetées par les trois principaux suspects encore vivants : Bernard Forterre, 83 ans, ex-numéro trois de la Compagnie générale des Eaux-Vivendi ; Jean Bonnefont, 98 ans, un ex-dirigeant de Charbonnage de France et l’homme d’affaires Antoine Benetti, 69 ans.
Deux autres hommes, dont l’un est en fuite sont également convoqués à la barre du tribunal pour s’expliquer. Ils sont suspectés d’avoir validé de fausses factures dans le but d’obtenir l’argent des pots-de-vin à verser pour l’attribution de la concession via une société luxembourgeoise.
Dans cette affaire sans fin, d’autres noms avaient été mis en avant. Il y a notamment eu celui d’Alain Afflelou entendu comme témoin assisté dans ce dossier. Le célèbre opticien avait été interrogé sur des versements à cette fameuse société luxembourgeoise à première vue suspects. Mais il n’a jamais été mis en cause et a été lavé de tout soupçon.
Après vingt ans de procédure, l’affaire devrait donc être tranchée du 11 au 15 janvier prochain. Si la fraude venait à être prouvée les mis en cause risquent jusqu’à dix ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende. Mais vu l’âge de certains prévenus pas sûr que les peines de prison seraient alors exécutées…
L’intérieur la Cathédrale sera complètement réaménagé - Baukunst
« Sous les pavés, la plage ! » ce slogan des événements de Mai-68 est resté dans les mémoires. Plus d’un demi-siècle plus tard on dira peut-être dans quelques années à La Défense : « Sous la dalle en béton, la vie ! ». Car peu de gens le savent : sous le vaste socle en béton qui compose l’esplanade de La Défense se cache un patrimoine immobilier longtemps ignoré.
Dès sa conception à la fin des années 50, l’idée de séparer les piétons des transports, selon les principes de la « Charte d’Athènes » était l’ADN même de La Défense. Sous cette immense dalle en béton où flânent les passants et transitent les travailleurs pressés doivent alors circuler les voitures, métros, RER et autres camions de livraisons. De là les ingénieurs de l’EPAD (l’établissement d’aménagement de l’époque devenu depuis Paris La Défense) imaginent un véritable mille-feuilles composé de voies de dessertes intérieures (VDI), de zones de livraisons, de parkings, de locaux et gaines techniques, de passages pour le RER mais aussi pour l’autoroute.
La Cathédrale est un espace d’environ 5 000 mètres carrés – Defense-92.fr
Mais malgré leurs efforts pour imbriquer tous ces usages les uns dans les autres, plusieurs espaces, parfois monumentaux sont restés pour certains inexploités. Ces volumes résiduels, centraux, entremêlés dans les infrastructures de la partie centrale de l’esplanade de La Défense sont donc issus de la construction progressive de la dalle. Ces espaces hétérogènes résultent de « vides de construction » et n’ont donc jamais vraiment eu de fonction propre sinon de participer à la tenue structurelle de la dalle et des édifices avoisinants. Si quelques volumes ont pu héberger des usages, une bonne partie d’entre eux est quasiment tombée dans l’oubli. C’est notamment le cas pour ces gigantesques étendues qui s’étirent de l’esplanade à la place de La Défense.
Des espaces jugés « inexploitables » et « inadaptés » pendant des décennies
Mais alors que pendant des décennies l’EPAD ne croyait pas à ces espaces jugés « inexploitables » et « inadaptés » préférant voir grimper les tours dans le ciel de La Défense, depuis une petite dizaine d’années l’idée de leur donner vie fait son chemin. Dès sa création en 2009, l’EPGD (devenue un an plus tard Defacto, puis Paris La Défense après la fusion en 2018 avec l’EPADESA, ex EPAD) a compris le potentiel de ces lieux délaissés. « Il y a un côté un peu symbolique parce que le sujet des volumes sous dalle, est le premier sujet que Patrick Devedjian, mort du Covid-19 nous a fait travailler à la création de l’EPGD. Il nous a dit « il y a un potentiel de foncier inexploité sous la dalle, il faut en faire quelques chose », s’est exprimée ce mercredi lors d’une présentation en vidéoconférence Marie-Célie Guillaume, la DG de l’aménageur.
Quelques 20 000 mètres carrés d’espaces sous la dalle vont être aménagés – Defense-92.fr
Un travail de transformation pour connecter le dessous au-dessus qui fût long, très long. Longtemps un doux rêve, le projet se concrétise désormais un peu plus. L’établissement public a dévoilé les premiers contours de ce qui est appelé à devenir d’ici à la fin de la décennie « une nouvelle destination ludique ». Pour muter ces quelques 20 000 mètres carrés d’espaces cachés, aux dimensions magistrales et aux formes géométriques irrégulières et imparfaites, l’établissement a retenu à l’issue d’un dialogue compétitif lancé en février 2019 la jeune agence d’architecture belge, Baukunst, menant le groupement (Greisch pour l’ingénierie structure, Setec pour l’ingénierie bâtiment, Attitudes Urbaines pour la programmation et AWP pour l’urbanisme). Face à elle concouraient les agences Kaan Architecten (Rotterdam, Sao Paulo et Paris), Lacaton & Vassal (Paris), Tezuka Architects (Tokyo, associé à Ciel Rouge Création) et Emilio Tunon (Madrid et Zürich).
Plus de 20 000 mètres carrés d’espaces cachés sous la dalle
« On travaille sur ce projet depuis presque un an. Ce processus a été très instructif. Ce type d’objet n’est pas classique. C’est assez fascinant pour un architecte de travailler dessus », souligne Adrien Verschuere, architecte de l’agence Baukunst.
Ces vastes espaces sont composés de cinq grands volumes, aux noms énigmatiques : « La Cathédrale », « Les Bassins », « L’atelier », « la FNAC » et « Le Plateau ». Deux d’entre eux sont déjà exploités.
Le projet de réaménagement des espace sous la dalle doit s’étaler sur plusieurs années – Defense-92.fr
« L’Atelier » (en rouge sur le plan), le plus petit de tous a pourtant de quoi impressionner avec ses dimensions de 2 240 mètres carrés et ses hauteurs sous plafond allant de quatre à douze mètres. Dans cette boite de béton, l’artiste Raymond Moretti chassé de son atelier lors de la construction de La Défense, avait trouvé refuge dès les années 70. L’EPAD qui ne voyait aucun intérêt à cet endroit lui avait laissé les lieux pour son nouvel atelier. Pendant une trentaine d’années l’artiste de La Défense y élabora son « Monstre », œuvre d’art en perpétuelle évolution faite de divers matériaux.
Le Monstre de Moretti – Defense-92.fr
« La FNAC » (en gris), n’a rien à voir avec l’enseigne de produits culturels qui compte un grand magasin dans le Cnit de La Défense. Il s’agit en fait de l’acronyme pour le Fonds National d’Art Contemporain appartenant au Centre National des Arts Plastiques (CNAP). Cet établissement public installé depuis les années 90 y stocke en toute discrétion quelques 30 000 peintures, photos et dessins destinés à orner les murs des ministères et préfectures selon les goûts de leurs occupants. Là aussi les dimensions du volume sont impressionnantes. Ce dernier totalise 4 480 mètres carrés avec des hauteurs variant de 2,5 à dix mètres. Une fois parti ce fonds à l’horizon de 2023, l’espace composé de quatre niveaux sera récupéré par Paris La Défense qui en est le propriétaire.
Les réserves du Cnap – Defense-92.fr / Cnap / Adagp
« La Cathédrale », (en violet) est l’espace le plus vaste de ces volumes avec ses 5 000 mètres carrés et ses hauteurs variant de six à onze mètres. Complètement biscornu et bordé par les voies de l’autoroute, l’espace donne accès à un volume inferieur appelé « La Crypte » (en vert).
La Cathédrale est un espace d’environ 5 000 mètres carrés – Defense-92.fr
« Les Bassins » (en turquoise), est un espace de 4 600 mètres carrés avec une hauteur sous plafond atteignant les sept mètres. Ce volume à géométrie singulière se situe juste en-dessous du parc de stationnement Centre. Il est directement connecté avec « La Cathédrale ».
Les Bassins représente une surface de 4 600 mètres carrés – Defense-92.fr
« Le Plateau », (en jaune), a abrité à ses débuts un parking, puis jusque dans les années 2000 la boutique Serap. Après la faillite de l’enseigne, le lieu a abrité il y a quelques années une exposition éphémère des « Avengers ». Complètement reconfiguré, l’espace qui n’est pas lié aux autres, abritera prochainement un restaurant dans le cadre du projet Table Square. Cet espace n’est donc pas intégré à ce nouveau projet.
Une promenade sous la dalle
Pour enfin donner une vie à tous ces espaces oubliés et surtout accueillir du public, l’agence belge a imaginé une « promenade sous-dalle », véritable « colonne vertébrale » du projet reliant la place Basse qui a été verdie en 2016 à celle de La Défense qui doit être bientôt réaménagée et dont le début des travaux a pris beaucoup de retard. Ce parcours urbain viendra à terme s’achever au hub Cœur Transports, la grande gare du RER. Le cheminement reprendra en partie celui qui avait été fermé dans les années 90 et qui permettait depuis le pied de la tour Ariane de rejoindre au sec l’hiver, la gare du RER.
La vue axonométrique du projet dans son ensemble – Baukunst
Tout au long de cette nouvelle promenade les passants trouveront divers équipements qui n’ont cependant pas encore été définis par l’architecte et l’aménageur. « Le travail de programmation reste à construire », précise Adrien Verschuere. Mais l’idée est d’y apporter des équipements sportifs, culturels, de commerces, restaurants ou de services.
Si des accès seront créés aux deux extrémités de ce parcours, l’émergence la plus impressionnante se fera depuis un anneau monumental. Flottant au-dessus du rond-point de La Défense et dominant la Fontaine Agam, ce belvédère permettra de plonger sous la dalle vers la Cathédrale grâce à un ascenseur, un escalier majestueux et un double escalator. Face à la tour Atlantique, le « Pavillon Agam » établi dans la largeur du bassin, aura une vocation technique. Sa partie supérieure pourra être surmontée d’un écran d’information ou d’un dispositif artistique illustrant les activités des volumes résiduels.
L’anneau viendra s’insérer entre la place de La Défense et la Fontaine Agam – Baukunst
Mais le projet s’inscrit dans le long terme. Le chantier de la première phase pilote devrait débuter dès l’année prochaine. « L’objectif c’est de déposer le permis de construire fin juillet ou début septembre. Pour l’appel d’offres des travaux, ce sera à la fin de l’année 2020. Les travaux devraient alors démarrer dans la foulée pour accueillir les premiers usagers d’ici fin 2021, début 2022 », explique Nicolas Andreatta, directeur du développement chez Paris La Défense.
Une première phase chiffrée à 20 millions d’euros
Sur les 20 000 mètres carrés, tous les espaces ne seront pas accessibles d’ici là. Seule une partie sera aménagée. Limitées, dans un premier temps, à l’Atelier et à une partie de la Cathédrale, les interventions liées aux usages et à la programmation seront progressives. Mise en lumière, la Cathédrale pourra être admirée depuis la promenade. Accessible à un nombre limité de personnes dans un premier temps, elle devrait à ses débuts se prêter à des expériences artistiques temporaires dans la perspective de développements futurs.
Vue depuis la promenade vers l’Atrium et la Cathédrale – Baukunst
Les Bassins seront donc aménagés un peu plus tard. Les réserves du CNAP ne pourront, elles pas être reconfigurées avant le départ du fonds en 2023. A son emplacement, l’architecte belge a imaginé une grande arcade de verre pour baigner de lumière naturelle la promenade. Cette rue souterraine dans son ensemble ne sera donc pas à découvrir avant plusieurs années.
Côté budget, si Paris La Défense n’a pas encore chiffré la totalité du projet, la première phase pilote devrait avoisiner les 20 millions d’euros. Et pas question pour l’établissement de vendre ses espaces. « Pendant soixante ans, l’aménageur s’est contenté de vendre des droits à construire. Ici nous allons changer de méthode. Nous allons rester propriétaires et exploiter les lieux avec des partenaires », précise Marie-Célie Guillaume.
La future traversée, côté Fnac sera ouvert sur l’extérieur – Baukunst
Mais alors la sauce va-t-elle prendre ? les salariés, habitants, étudiants et autres touristes de La Défense s’engouffreront-ils dans les entrailles du quartier d’affaires pour s’amuser, grignoter, prendre un verre, se cultiver et faire du sport ? l’établissement y croit dur comme fer. Pourtant un projet sur lequel Paris La Défense a beaucoup misé n’a pas vraiment fonctionné pour le public. Ce projet c’est celui de l’Alternatif ouvert à l’été 2017. Un étage d’un ancien parking avait été transformé en lieu d’exposition, un bar, le tout accompagné d’un grand auditorium. Si le lieu a pu séduire les entreprises pour leurs séminaires et autres rassemblements, le public n’a pas été rendez-vous. « A l’usage on s’est rendu compte qu’il fonctionnait très bien pour le B to B mais que le mélange avec le reste était difficile », admet Marie-Célie Guillaume. Mais c’est avant tout l’accessibilité de l’endroit, très discrète qui a péché. Avec le vaste projet d’aménagement sous la dalle, Paris La Défense entend donc corriger les erreurs du passé et rendre l’endroit très visible grâce à ce fameux anneau. « Cet anneau va devenir un marqueur en surface très fort pour indiquer à tout le monde qu’il se passe quelque chose, en dessous », poursuit Marie-Célie Guillaume.
Vue depuis les Espaces Moretti vers l’Atrium – Baukunst
Ce vaste projet de reconfiguration s’inscrit plus largement dans celui que Paris La Défense a lancé il y a plus de dix ans pour rénover l’ensemble des espaces sous-dalle du quartier. L’objectif pour l’établissement est de moderniser et valoriser tous ces espaces longtemps délaissés par l’Epad. Parkings, VDI, entreponts, gare routière, doivent être dans les prochaines décennies entièrement renouvelés pour que La Défense en finisse une bonne fois pour toutes avec ces espaces anxiogènes qui lui collent sa mauvaise réputation….
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