La majorité se fissure. Jacques Kossowski l’affirmait il y a encore quelques jours. Selon lui, il y aurait de la « trahison » dans ses rangs. Alors que les candidatures se multiplient à Courbevoie, quatre élues viennent de claquer la porte de l’actuelle majorité tenue par Jacques Kossowski depuis son premier mandat en 1995, lors du dernier conseil municipal qui s’est tenu mercredi.
Cette défection fait suite à l’ambition de Jacques Kossowski de se représenter en mars 2026 pour un sixième mandat, tout en promettant de passer la main « au bout d’un an ou deux » à Stéphanie Soarès.
Une méthode que n’ont franchement pas appréciée Marion Jacob-Chaillet et trois autres de ses collègues, qui reprochent une absence de dialogue avec sa majorité. « Nous ne sommes pas d’accord avec son choix et sa façon de procéder », confie Marion Jacob-Chaillet, maire adjointe, aux côtés de Jacques Kossowski depuis 25 ans mais aussi conseillère régionale. « Pour l’avenir de Courbevoie, il faut des gens qui connaissent la ville. À Courbevoie, Stéphanie Soarès est parfaitement inconnue », rajoute Marion Jacob-Chaillet, parlant du « mandat de trop » pour Jacques Kossowski.
Marion Jacob-Chaillet n’est donc pas partie seule puisque Sandrine Cohen-Solal (Maire-adjointe 2020), Nathalie Renault (Conseillère municipale déléguée 2004) et Charazed Djebbari (maire adjointe depuis 2014) ont également suivi.
« Ce que je regrette profondément c’est l’absence de discussions et de partages sur cette élection de mars 2026 alors que pour la dernière élection de 2020, nous avons eu ce temps d’échanges qui nous a permis de décider ensemble du candidat », affirme Charazed Djebbari.
Mais pour ces quatre élues, cette décision de partir n’est « ni un reniement du travail accompli », « ni une remise en cause » des personnes avec qui elles ont travaillé. « Jacques Kossowski a toujours bien tenu la ville, mais une succession, ça se prépare », rajoute Marion Jacob-Chaillet, qui n’a pas apprécié les propos du maire tenus il y a plus d’un an dans Le Parisien, où il affirmait qu’une dizaine de personnes de son équipe « s’y voient ».
« Notre départ, ce n’est pas de la trahison. Reprendre sa liberté d’expression quand on l’a bafouée et bâillonnée, c’est de la résistance », explique Sandrine Cohen-Solal. « Nous ne sommes pas parties car nous souhaitions être choisies mais c’est la méthode car un choix comme celui-ci est important », lâche pour sa part Nathalie Renault.
Le quatuor va-t-il lancer une liste dissidente ? « Aujourd’hui, nous n’avons pas encore pris de décision », tempère Marion Jacob-Chaillet, qui n’exclut pas de se rallier à une autre liste ou tout simplement de ne pas se présenter du tout. « On se donne un peu de temps pour échanger entre nous. Nous n’avons pas une vision unique. Aujourd’hui, on ne referme aucune porte », conclut Sandrine Cohen-Solal.


















