L’enquête se resserre autour de Société Générale. Les bureaux du groupe bancaire, notamment son imposant siège situé à La Défense, ont été perquisitionnés ce mardi 18 juin, tout comme certains de ses locaux au Luxembourg, annonce Le Monde. Cette opération d’envergure fait suite à une enquête ouverte en janvier 2024 par le Parquet national financier (PNF) pour des soupçons de blanchiment de fraude fiscale, en bande organisée ou aggravée, ainsi que pour association de malfaiteurs.
Quatre cadres de la banque ont été placés en garde à vue. Leurs domiciles, comme ceux de plusieurs personnes liées à l’enquête, ont également été fouillés. L’intervention a mobilisé pas moins de quatre-vingts enquêteurs en France et à l’étranger, appuyés par onze magistrats et assistants spécialisés du PNF, précise le journal Le Monde.
L’enquête, toujours en phase préliminaire, a été confiée à l’Office national antifraude (ONAF). Selon les premières informations dévoilées par Le Monde, les enquêteurs cherchent à déterminer si un service interne de la banque a pu proposer et mettre en œuvre des montages fiscaux pour le compte de grandes entreprises françaises, avec pour objectif principal l’optimisation ou l’évasion fiscale. Les faits visés pourraient remonter jusqu’à 2009 et concerneraient plusieurs pays, dont le Luxembourg.
Le PNF précise que cette procédure est indépendante de l’affaire « CumCum », dans laquelle Société Générale est également mise en cause aux côtés d’autres établissements comme BNP Paribas, HSBC ou encore Natixis. Cette vaste enquête européenne ouverte en 2023 vise des montages permettant à des investisseurs étrangers d’échapper à l’imposition sur les dividendes, via des transferts temporaires de propriété de titres.
Sollicitée par Le Figaro, la banque n’a pas réagi publiquement à ce stade.