Ce n’est pas un départ surprise et soudain comme il en arrive parfois à La Défense. Occupant historique, Engie s’apprête à quitter la tour T1. Annoncé dès 2018, le déménagement du géant français de l’énergie vers Harmony, un campus flambant neuf à La Garenne-Colombes -où seront regroupé quelque 9 000 salaries-, non loin de la tour T1, approche.
Avec quelques années de retard sur le calendrier initial, le grand transfert doit désormais intervenir au printemps 2026. Un départ toutefois anticipé pour Engie, dont le bail dans T1 court jusqu’en juin 2027. Pour partir plus tôt, le groupe a préféré verser une indemnité de départ à Gecina, propriétaire de T1 depuis son acquisition en 2015 auprès d’Ivanhoé Cambridge.
« Le revenu locatif attendu jusqu’à la fin du bail en cours est sécurisé à travers une série de jalons permettant un pilotage minutieux de la transition au sein de la tour », explique Gecina dans un communiqué financier.
À l’aube de fêter ses vingt ans, le gratte-ciel dessiné par le cabinet de Denis Valode et Jean Pistre a plutôt bien vieilli, conservant de bons atouts. Pour redonner un second souffle à sa tour T1, Gecina a prévu une enveloppe de 140 millions d’euros. Avec cette somme, quoique importante, la foncière ne va pas se lancer dans de grands travaux mais ambitionne de repositionner son actif en immeuble « prime » à l’horizon du premier semestre 2028. La façade devrait être conservée. La modernisation passera donc par les espaces intérieurs, avec l’ajout de nouveaux services et l’optimisation de la performance énergétique.
Bien consciente qu’il sera très difficile de remplir son building de 70 000 mètres carrés avec un seul locataire, Gecina indique viser la multi-location. Alors que, pour le moment, La Défense sature sous l’offre disponible, atteignant un taux de vacance avoisinant les 15 %, Gecina mise sur une décrue des grands ensembles de bureaux « prime » d’ici 2027-2028.
Achevée en 2008, la tour T1 et sa quarantaine d’étages furent l’épilogue de l’aménagement du quartier du Faubourg de l’Arche à Courbevoie, lancé dans les années 90. Essentiellement résidentiel, l’ex-Zac Danton a accueilli un important programme de bureaux ainsi que le Pôle Léonard de Vinci. En plus d’être propriétaire de T1, Gecina détient dans son portefeuille les immeubles voisins, à savoir Adamas, Sunside et la tour T2, cette dernière ayant été sous-louée à Idemia par Engie.
