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mercredi 31 décembre 2025
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Un bug informatique menace le RER A et plusieurs lignes de métro et de tramway en 2038

Un bug informatique pourrait paralyser le RER A et plusieurs lignes de métro et tramway en 2038. La justice impose à Alstom de corriger un important défaut logiciel.

Le bug de l’an 2000 avait fait trembler les informaticiens. Vingt-cinq ans plus tard, un nouveau dysfonctionnement inquiète la RATP et Île-de-France Mobilités (IDFM). Un défaut logiciel majeur pourrait paralyser une large partie du réseau RATP le 19 janvier 2038.

Le tribunal administratif de Paris a condamné, le 13 novembre dernier, le constructeur français Alstom à corriger un bug affectant une grande partie du matériel roulant du RER A, de huit lignes de métro et de six lignes de tramway.

À l’origine du problème, le célèbre « bug de l’an 2038 », lié à des systèmes informatiques codés en 32 bits, incapables de gérer les dates au-delà de cette échéance. Concrètement, les calculateurs embarqués dans les rames ne pourront plus enregistrer de dates au-delà du 19 janvier 2038 à 3h14. Passée cette heure fatidique, les systèmes embarqués seront incapables de déterminer la date et l’heure.

Découvert par hasard en 2017 lors d’une revue technique sur les rames MI09 du RER A (140 rames mises en service de décembre 2011 à avril 2017), le dysfonctionnement empêche toute saisie de date postérieure à 2037. Le tribunal estime qu’Alstom a volontairement masqué ce vice, en intégrant des lignes de code bloquant manuellement ces dates.

Parmi les 261 programmes informatiques équipant les rames MI09, seuls 223 ont été passés au crible. Trente-huit d’entre eux sont d’ores et déjà identifiés comme défaillants, tandis qu’aucun n’a pu être formellement validé comme indemne. Le tribunal juge ainsi indispensable de poursuivre l’analyse de l’ensemble des logiciels embarqués. Les 43 rames MI2N (mises en services entre juin 1997 et juin 2005), qui circulent également sur le RER A, sont elles aussi concernées.

Selon la justice, ce défaut rend les matériels « impropres à leur usage » alors que leur durée de vie contractuelle dépasse trente ans. Mais la défaillance ne se limite pas au RER A. Plusieurs autres lignes du réseau, dont les matériels ont été acquis lors de différents marchés, sont concernées. Les lignes 1 (MP05), 2, 5 et 9 (MF01), 4 et 6 (MP89), ainsi que les lignes 4, 11 et 14 (MP14) du métro, sont concernées, tout comme les lignes de tramway T3 et T3b (TW03), le T5 (TW07), le T6 (TW09) et les T7 et T8 (TW10). Au total, plus d’un tiers du réseau RATP pourrait être impacté par ce bug.

Le tribunal a accordé cinq ans à Alstom pour établir un diagnostic complet, concevoir une solution et la déployer sur l’ensemble du parc, sous peine d’astreintes financières pouvant atteindre un million d’euros par mois. Le constructeur a annoncé faire appel de la décision.

Au-delà du contentieux, l’enjeu est majeur pour le RER A, qui transporte quotidiennement 1,4 million de voyageurs. Une immobilisation, même partielle, provoquerait un chaos dans les transports franciliens. Cette affaire pourrait aussi avoir des répercussions internationales, Alstom ayant équipé de nombreux réseaux dans le monde susceptibles d’être touchés par le même bug.

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