Courbevoie fulmine, Nanterre sourit. La ville de Courbevoie a annoncé avoir saisi le Conseil d’Etat après la décision « unilatérale » de l’Etat de supprimer dès la rentrée prochaine le niveau élémentaire de la section internationale britannique de l’école maternelle Joachim du Bellay et de l’école élémentaire Pierre de Ronsard, dans le quartier du Faubourg de l’Arche.
Pour la ville de Courbevoie, cette mesure impactera directement la vie de cinquante-six élèves de maternelle et d’élémentaire ainsi que leurs parents. « Elle compromet lourdement une partie du travail mis en place par la ville pour développer un enseignement d’excellence accessible à tous. Elle laisse également perplexe la communauté éducative, les parents d’élèves et l’ensemble de la majorité municipale », affirme Courbevoie dans un communiqué.
La ville, par la voix de son maire Jacques Kossowski, se dit « consternée » par cette annonce faite le 23 janvier dernier. « Ni les enfants, ni les parents d’élèves, ni les enseignants, ni les élus ne sont écoutés. C’est une décision prise en dépit du bon sens », s’indigne Jacques Kossowski, le maire de Courbevoie.
Cette décision agace d’autant plus la ville de Courbevoie que la section internationale va être transférée dans la ville voisine. L’école élémentaire Maxime Gorki de Nanterre récupérera ainsi le dispositif de l’école élémentaire Pierre de Ronsard de Courbevoie.
Face à la décision de l’Etat de fermer la section internationale britannique, @VilleCourbevoie dépose un recours devant le Conseil d’Etat car dans cette histoire ni les enfants, ni les parents, ni les enseignants, ni les élus locaux ne sont écoutés. Nous irons jusqu’au bout. 🇫🇷🇬🇧 pic.twitter.com/efHtYhU6t7
— Jacques Kossowski (@jakossowski) February 9, 2024
Les élèves nouvellement inscrits dans le dispositif (du CP au CM1) ne pourront plus commencer leur scolarité dans la même école à partir de la rentrée de septembre. Cependant, ceux qui y sont déjà intégrés poursuivront leur parcours scolaire dans cet établissement.
En parallèle, la section de Nanterre s’agrandira progressivement en ajoutant un niveau chaque année. Les enfants de Courbevoie impliqués dans le programme expérimental international britannique en maternelle auront ainsi le choix de continuer leur parcours soit dans la section britannique à Nanterre, soit dans la section américaine à Courbevoie. Par ailleurs, Nanterre aura prochainement le droit à une section en arabe dans l’une des futures nouvelles écoles construites dans le quartier des Groues.
Si la municipalité de Courbevoie est furieuse, à Nanterre c’est forcément la joie. La mairie de Nanterre salue « une obtention de haute lutte ». « L’implantation de quinze sections internationales à Courbevoie en 2018 résultait d’un arrangement de gré à gré entre le ministère et Courbevoie, sans aucun appel à manifestation d’intérêt auprès des dix autres communes de Paris Ouest La Défense. Un minimum de rééquilibrage s’imposait. Cela permettra d’alimenter la section internationale de notre collège Paul Éluard », a indiqué Jean-Pierre Bellier, adjoint (DVG) au maire de Nanterre en charge de l’éducation au Parisien. Mais Nanterre rejette toute « guerre fratricide scolaire » avec Courbevoie.
« Cette décision découle d’un Conseil des ministres et s’explique par un dynamisme démographique. Nous avons plus d’élèves à Nanterre qu’à Courbevoie susceptibles d’intégrer cette section, et nous avons des moyens constants. Un arbitrage était nécessaire », s’est défendu le rectorat de Versailles auprès du Parisien.