Une fin de service qui vire à la violence. Dans la nuit de vendredi à samedi, peu après 2 heures du matin, un bus de la ligne 178 (La Défense – Gennevilliers) de la RATP a été violemment pris pour cible au terminus La Défense. Deux individus, frustrés de ne pas avoir pu monter à bord du véhicule alors que le chauffeur avait terminé sa journée de service, ont attaqué le bus à coups de barre de fer et de batte de base-ball, brisant le pare-brise et le pare-chocs. Les deux agresseurs ont pris la fuite avant l’arrivée de la police.
Le chauffeur, qui roulait en direction du dépôt après avoir terminé sa tournée, n’a pas été blessé, mais reste profondément choqué par l’agression. La RATP a annoncé son intention de porter plainte.
« Le chauffeur n’est pas un souffre-douleur. Il vient travailler, pas se faire agresser ou tabasser », a réagi sur X Ahmed Berrahal, représentant CGT à la commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) de la RATP.
Le chauffeur n’est pas un souffre-douleur. Il vient travailler, pas se faire agresser ou tabasser. En 2024, 1400 agressions. 2025 repart de plus belle… On attend quoi ? Qu’un machiniste meure pour agir? Il est temps de protéger celles et ceux qui font tourner le réseau. #RATP
— Ahmed Berrahal (@berrahalAhmed93) June 7, 2025
Souvent livrés à eux-mêmes, les conducteurs de bus doivent non seulement gérer les comportements agressifs de certains passagers, mais aussi faire face aux joutes verbales et parfois physiques des autres usagers de la route. « Avant, c’était des insultes. Maintenant, c’est de pire en pire. Aujourd’hui, les chauffeurs vont travailler avec la boule au ventre. On se demande qui sera le prochain à se faire agresser. Si ce n’est pas par des voyageurs, c’est par des usagers de la route pour un klaxon ou une queue de poisson », s’offusque Ahmed Berrahal, qui rappelle qu’en 2024, 1 400 agressions ont été recensées rien que pour les chauffeurs de la RATP.
Si la RATP mise sur les caméras pour endiguer la violence, pour Ahmed Berrahal, la solution n’est pas là. « Les caméras n’arrêtent pas les agressions », affirme l’élu, qui demande à la direction de son entreprise de mettre plus « d’humain » au sein des bus et le retour de médiateurs, appelés dans le jargon des machinistes « les grands frères ».