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samedi 6 décembre 2025
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Le département des Hauts-de-Seine autorise le Racing 92 à revenir à Yves du Manoir

Les élus du département réunis ce vendredi en séance publique ont acté avec le Racing 92 la promesse d’autorisation d’occupation temporaire du stade départemental Yves du Manoir.

Une autorisation temporaire… mais qui va tout de même durer un demi-siècle. Dévoilé par Jacky Lorenzetti aux plus fervents supporters du Racing 92 il y a tout juste un an, le projet de retour partiel de l’équipe de rugby altoséquanaise à Yves du Manoir avance.

Les élus du département des Hauts-de-Seine, réunis ce vendredi en séance publique, ont voté -à l’exception du groupe socialiste- la promesse d’autorisation d’occupation temporaire du stade départemental Yves du Manoir par la société RCF Rugby, une filiale de la galaxie Lorenzetti.

Propriétaire de la Plaine des Sports, comprenant l’historique stade Yves du Manoir à Colombes, ouvert en 1907 et qui a accueilli les olympiades de 1924 et de 2024, le département des Hauts-de-Seine en assure la gestion. À l’occasion de Paris 2024, il avait entrepris d’importants travaux (101 millions d’euros) pour accueillir les épreuves olympiques de hockey sur gazon.

La tribune Sud depuis la tribune historique et à gauche sur l’image la tribune Est – Atelier AACL

Occupé jusqu’en 2017 par le Racing 92 qui s’est émancipé à la Paris La Défense Arena, le stade Yves du Manoir va donc retrouver son équipe phare pour de nombreuses rencontres. Si Jacky Lorenzetti voulait faire de sa Paris La Défense Arena une maison XXL pour son club, le constat est aujourd’hui sans appel : l’homme d’affaires n’a pas réussi à remplir son arena pour les matchs du Racing 92, peu rentables. Les concerts, les grandes rencontres sportives (Rolex Paris Masters, Supercross de Paris…) ou d’autres événements le sont bien davantage.

Alors que la Paris La Défense Arena accueille de plus en plus d’événements, ses équipes doivent jongler avec le calendrier des Racingmen, qui évoluent actuellement en Top 14 et en Challenge Cup. Un véritable casse-tête qui pousse le club à délocaliser certaines de ses rencontres, notamment à Créteil (Val-de-Marne).

Vue depuis l’allée des anneaux vers l’arrière de la tribunes Est – Atelier AACL

Une situation devenue intenable pour le club. Après avoir abandonné Yves du Manoir, le Racing 92 veut donc revenir jouer dans son antre historique lorsque la Paris La Défense Arena sera occupée. Après avoir remporté l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) lancé en juin 2024 par le propriétaire des lieux, puis un peu plus d’un an après avoir présenté son projet et obtenu un permis de construire le 5 février 2025, l’initiative de l’homme d’affaires progresse.

Il obtient ainsi une Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT) de cinquante ans du stade départemental Yves du Manoir pour un montant annuel de 77 350 euros (HT), auquel s’ajoute une redevance de 3 % sur le chiffre d’affaires brut de la billetterie, avec un montant minimum garanti de 45 000 euros par an.

Un accord certes jugé « bénéfique pour tous » par Najib Benarafa, conseiller d’opposition du canton de Colombes-1, mais qu’il estime « très généreux, peu contraignant et imprudent sur le plan juridique ».

La tribune Nord et sa bodega depuis la tribune historique. A droite la tribune Est – Atelier AACL

Si le département ne prévoit pas de débourser le moindre centime dans cette opération, le club investira 22,8 millions d’euros dans le projet dessiné par l’agence d’architecture AACL. Avant le départ du Racing 92 en 2017, le stade comptait quatre tribunes : trois ont été démolies après son départ, seule la tribune historique ayant été conservée puis rénovée pour les JO 2024, où trois tribunes provisoires avaient été installées. Dans le nouveau projet, cette tribune de 6 569 places sera maintenue, tandis que deux tribunes seront construites à l’Est (3 900 places) et au Sud (2 179 places), et qu’une tribune Nord de 850 places intégrant une bodega et un espace réceptif verra le jour. L’ensemble portera la capacité du nouveau stade à 14 000 places, soit presque deux fois moins que les plus de 30 000 places de la Paris La Défense Arena. Et comme à l’arena, le pelouse d’Yves du Manoir sera synthétique.

Vue de la bodega depuis le parvis – Atelier AACL

Mais alors que le club espère rejouer certains de ses matchs à Yves-du-Manoir, il va devoir franchir un obstacle juridique. Un autre club -de football cette fois-ci- a attaqué en début d’année le permis de construire devant le tribunal administratif de Cergy (Val-d’Oise). Le Racing Club de France Football (RCFF) et son président Patrick Norbert -qui ne souhaite pas s’exprimer-, aux ambitions particulièrement élevées, lorgnent sur le futur équipement, qu’ils jugent trop petit et doté de tribunes « particulièrement exposées aux intempéries », pour y disputer leurs matchs de National 3 avant de viser une montée jusqu’en Ligue 1 et même en Ligue des Champions.

Le RCFF reproche également à la ville de Colombes d’avoir autorisé la démolition « illégale » du pavillon de pesage et d’avoir délivré un permis fondé sur « des éléments mensongers » concernant la covisibilité avec un monument historique. Il dénonce aussi un projet dangereux et non conforme au PLU en raison d’un stationnement insuffisant et d’un risque majeur d’engorgement routier autour du stade.

Le plan du projet du Racing 92 – Atelier AACL

Un petit caillou dans la chaussure que Pierre-Christophe Baguet (LR), vice-président du département, espère voir disparaître rapidement. « Des négociations sont en cours aujourd’hui, et si le litige est réglé entre les deux clubs sportifs avant le printemps 2026, l’ouverture au public pourrait être envisagée pour la saison 2027-2028 », précise l’élu de la majorité.

Si le conflit entre les deux clubs se règle rapidement, le Racing 92 pourrait lancer les travaux dans la foulée, avec un objectif d’ouverture du stade pour la rentrée 2027. Quant à la répartition des matchs entre la Paris La Défense Arena et Yves du Manoir, cela reste encore flou. Jacky Lorenzetti évoquait il y a un an sa volonté de disputer une demi-douzaine de rencontres à Yves du Manoir. À d’autres médias, il a indiqué vouloir conserver seulement deux à trois grosses affiches à la Paris La Défense Arena. Une répartition qui pourrait -et devrait- dépendre des disponibilités de l’ex-U Arena. Une chose est sûre, avec ce second stade, les concerts et autres grands événements resteront la priorité, les matchs du Racing 92 étant bien moins rentables.

Le stade Yves du Manoir au printemps 2025 – Defense-92.fr
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