Dix ans après, le 13 novembre 2015 reste gravé dans la mémoire de tous les Français. Une bien triste soirée au cours de laquelle de terribles attaques terroristes coordonnées à Paris avaient entraîné la mort de 130 personnes dans plusieurs bars et restaurants de la capitale, au Stade de France et surtout au Bataclan. Parmi les victimes de cette tragique soirée figurait Précilia Correia, une vendeuse salariée à la Fnac de La Défense, tuée sous les balles des terroristes au Bataclan, durant le concert du groupe de rock Eagles of Death Metal.
Au lendemain de ces attentats, les plus meurtriers que la France ait connus, le pays était groggy, tétanisé par l’ampleur du drame. Le lundi 16 novembre, c’est toute la France qui s’était recueillie lors d’une émouvante minute de silence, comme à La Défense, où des milliers de salariés étaient descendus de leurs tours pour respecter ce moment solennel.
Un drame qui aurait pu être encore plus terrible, car les terroristes visaient également le plus grand quartier d’affaires d’Europe. L’enquête a très vite permis de remonter jusqu’à un groupe retranché à Saint-Denis. Le 18 novembre au matin, les hommes du RAID, épaulés par la BRI, donnent l’assaut dans un appartement de la rue du Corbillon, où se cachent trois terroristes. Les trois individus sont tués, dont deux lors de l’explosion de la ceinture explosive de Chakib Akrouh -l’un des auteurs des attaques des terrasses parisiennes aux côtés de Brahim Abdeslam-, qui meurt sur le coup, tout comme Abdelhamid Abaaoud, considéré comme le commandant opérationnel des attentats du 13 novembre. Leur cousine, Hasna Aït Boulahcen, périt asphyxiée sous les décombres.

Cette intervention aura permis d’éviter un nouveau bain de sang. L’équipe projetait en effet de frapper La Défense le mercredi 18 ou le jeudi 19 novembre. Abdelhamid Abaaoud avait prévu de se faire exploser dans le centre commercial Westfield Les 4 Temps (alors simplement « Les 4 Temps »), tandis que son complice Chakib Akrouh devait viser le commissariat de police voisin. Pour se fondre dans la foule du quartier d’affaires, les deux hommes avaient demandé à Hasna Aït Boulahcen de leur acheter des costumes afin de passer inaperçus. L’information révélée par plusieurs médias avait dans un premier temps été démentie par le ministère de l’Intérieur avant d’être confirmée par le procureur de Paris de l’époque, François Molins.
Après les attentats du 13 novembre 2015, puis celui du 14 juillet 2016 à Nice, le plan Vigipirate a été relevé à son niveau maximum. Jusqu’au début de l’année 2019, des contrôles systématiques ont été mis en place aux entrées du centre commercial -tout comme au Cnit-, et de nombreuses patrouilles de militaires avaient été déployées dès janvier 2015. Une présence qui demeure encore aujourd’hui quotidienne au pied des tours de La Défense.
Si le quartier a donc échappé de peu au drame en novembre 2015, beaucoup ont oublié qu’il avait déjà été la cible d’un attentat en 1986. Cette année-là, en pleine heure de déjeuner, une explosion retentit vers 12h30 dans la cafétéria Casino, aujourd’hui disparue (elle a fermé à l’été 2016). L’attentat, attribué au Hezbollah, n’avait heureusement fait aucune victime, mais avait tout de même blessé 41 personnes, dont deux grièvement.




