Inquiétude, peur et colère chez les habitants de la résidence Louis Blanc à Courbevoie. Dans la nuit de lundi à mardi, vers 3 heures du matin, plusieurs coups de feu ont retenti dans cette résidence appartenant à l’office HLM de Courbevoie, situé à quelques pas des tours de La Défense, selon Le Parisien. Arrivés rapidement sur place les policiers ont appris qu’un homme de 27 ans de cette résidence se trouvait aux urgences de l’hôpital Max Fourestier de Nanterre pour deux blessures par balles. Atteint aux jambes, son pronostic vital n’est alors pas engagé.
Trois jeunes habitants dans ce quartier, âgés de 21 à 23 ans ont alors été interpellés durant la nuit et placés en garde vue, relate le quotidien. Faute d’élément à charge, tous ont été relâchés quelques heures plus tard. Une enquête a été ouverte pour « tentative d’homicide » et confiée à la police judiciaire des Hauts-de-Seine.
Toujours selon Le Parisien, dans la matinée de mardi des enquêteurs étaient sur place pour effectuer des relevés. Quatre emplacements ont été marqués à la craie au pied de petits escaliers menant à une porte condamnée, à l’arrière de l’école maternelle Mozart. Un autre impact a atteint la façade de l’un des deux immeubles, juste à côté de la fenêtre d’une chambre où dormait une fillette, ce qui, comme l’explique le Parisien laisse penser que le coup a été tiré en l’air. « La petite s’est réveillée cette nuit, elle a eu très peur et a pleuré, son père est fou furieux », s’indigne l’un des habitants auprès du journal.
Mais alors que s’est t-il passé cette nuit-là ? Depuis plusieurs années des habitants dénoncent un trafic de drogue. Si pour l’heure aucun lien n’a été fait entre les tirs et ces trafics, les habitants eux font le rapprochement.
Sur place les habitants ne semblent pas trop vouloir répondre à nos questions. « Tout le monde à peur ici », s’agace une riveraine. « Ça dure depuis longtemps », lâche un habitant qui vit là depuis une vingtaine d’années. Les allées et venues de certains dans cette petite résidence laissent peu de doutes sur l’activité des lieux. Soudain plusieurs jeunes viennent à notre rencontre et affirment vivre ici et qu’il n’y a « aucun trafic ». L’un d’eux se vante pourtant d’avoir brisé une caméra installée par l’office. Un autre se dit victime de « discriminations de la police ». Toujours selon Le Parisien qui a réussi à obtenir des témoignages de locataires, « 90 % de ses jeunes viennent de Nanterre ou d’ailleurs », seul « trois à quatre jeunes vivraient dans cette résidence ».
Si les descentes de police sont visiblement régulières, elles ont depuis les coups de feu été renforcées. Et si l’office espère bien que les patrouilles de police seront pérennes pour éradiquer ce trafic, elle dit aussi étudier la possibilité de faire appel à une société de gardiennage. « Il y a plusieurs options. La première c’est de mettre le soir de 18 heures à 2 heures du matin une société de sécurité », explique Daniel Courtes, le président de l’office HLM de Courbevoie mais il évoque des « coûts très importants ». L’autre éventualité pour l’office serait de faire appel aux médiateurs de la ville de Courbevoie.