24.4 C
Courbevoie
samedi 28 juin 2025
- Publicité -

Mort de Nahel : deux ans après, ses proches sont toujours mobilisés pour faire passer la justice

Deux ans après la mort de son fils, Mounia Merzouk s’est recueillie sur la place Nelson-Mandela de Nanterre, là même où s’est déroulé le drame.

La colère et la tristesse ne sont toujours pas retombées. Deux ans après la mort de Nahel, tué par un policier en juin 2023 à la suite d’un refus d’obtempérer, ses proches ont organisé ce vendredi soir un nouveau rassemblement d’hommage, un an après une première commémoration, sur la place Nelson-Mandela à Nanterre.

Face à une centaine de personnes, dont la militante Assa Traoré, Mounia Merzouk, la mère de l’adolescent mort à 17 ans, a pris la parole pour réclamer une nouvelle fois « justice pour Nahel ». « Mon fils aurait eu 19 ans cette année. Je fête quoi ? Les deux ans de sa mort. Ce n’est pas le rôle d’une mère », a-t-elle déclaré en larmes, au côté de Nadia, la grand-mère de Nahel.

« C’était le jeune le plus apprécié de Nanterre. Il était serviable, souriant, toujours prêt à aider. Malheureusement, on nous l’a enlevé », a témoigné l’un de ses amis. « C’était une bonne personne », abonde un autre de ses proches.

« Il faut que justice soit faite. La mort de Nahel a été vue et filmée. Le monde entié l’a vu. Un enfant a pris une balle à bout portant dans son cœur », s’est exprimée pour sa part Assa Traoré, la sœur d’Adama, mort lors d’une interpellation en juillet 2016, dénonçant « du racisme au sein de l’institution de la police ».

Interpellé par la foule, Raphaël Adam, le maire de Nanterre, a promis qu’une plaque en hommage à Nahel serait prochainement installée à l’endroit où il a perdu la vie. « Nahel, c’était un enfant de Nanterre. On restera tous ensemble jusqu’à ce que l’on obtienne justice pour Nahel », a scandé l’édile, parlant sans détour d’un « assassinat », aux côtés de la députée écologiste altoséquanaise Sabrina Sebaihi.

Après avoir déposé une gerbe de fleurs à l’endroit où Nahel a perdu la vie, ses proches ont observé une prière musulmane en sa mémoire. Le rassemblement s’est ensuite déplacé de quelques centaines de mètres pour partager un moment de convivialité autour d’un barbecue.

D’abord cantonnées à Nanterre, de violentes émeutes urbaines avaient éclaté dès le soir du drame, avant de se propager rapidement à l’ensemble du pays. Pendant près d’une semaine, de nombreuses villes françaises avaient été le théâtre d’affrontements, de pillages et d’incendies. Ces violences, parmi les plus intenses depuis celles de 2005, avaient conduit à l’interpellation de plusieurs centaines de personnes et de nombreuses condamnations. La marche blanche organisée quelques jours après la mort de l’adolescent avait également dégénéré.

Quant à l’enquête judiciaire, elle suit son cours. Florian M., le policier auteur du tir mortel, a été mis en examen pour homicide volontaire dès les jours qui ont suivi les faits. Placé initialement en détention provisoire, il a depuis été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Son procès pour meurtre devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine, à Nanterre, devrait se tenir au cours de l’année 2026, vraisemblablement au deuxième ou au troisième trimestre. Ce procès très attendu devrait apporter un éclairage crucial sur les circonstances exactes du drame.

Mounia Merzouk, la mère de Nahel – Defense-92.fr
- Publicité -

Suivez-nous

- Publicité -

articles les plus lus

- Publicité -

Derniers articles