L’annonce de la fermeture prochaine de plusieurs magasins Castorama et Brico Dépôt en France ne passe toujours pas. Une petite centaine de salariés de l’enseigne Castorama venus d’un peu partout en France ont manifesté à l’appel de la CFDT, l’organisation syndicale majoritaire dans l’entreprise, ce mercredi après-midi devant le Castorama des 4 Temps à La Défense, magasin concerné par la fermeture qui interviendra fin avril 2020.
« Vous avez la bonne réaction, c’est celle de l’indignation. C’est absolument nécessaire de contester les choix qui ont été faits », a déclaré Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, qui a rejoint les manifestants devant le magasin Castorama de La Défense. Annoncée la semaine dernière par Kingfisher, la maison mère de Castorama et Brico Dépôt, la nouvelle a été accueillie avec brutalité par bon nombre des salariés. « Je n’avais jamais imaginé que le magasin allait fermer. La nouvelle a été dure à encaisser », confie Ludovic Gil, le délégué syndical CFDT du magasin.
« Il y avait des collègues qui étaient en pleurs. Il y en a même une que j’ai eu au téléphone et qui a pensé à faire une bêtise irréversible », se désole l’élu qui travaille au magasin de La Défense depuis septembre 2008, soit quelques mois après son ouverture célébrée en grande pompe en avril de la même année.
« Tout le monde parlait de La Défense, c’était la vitrine »
Véritable locomotive du centre avec l’hypermarché Auchan le Castorama des 4 Temps était à son arrivée le vaisseau amiral de l’entreprise. « Tout le monde parlait de La Défense, c’était la vitrine », se souvient Ludovic. Mais le magasin n’a jamais réussi à vraiment passer dans le vert et très vite les rumeurs d’une fermeture sont apparues. « Il y avait une idée de réduire la surface pour passer sur un seul niveau », poursuit Ludovic. Puis le loyer (et les charges) trop importants, près de dix millions d’euros selon Chrystelle Derrien, déléguée syndicale centrale à Castorama de la CFDT pour les 9 000 mètres carrés du magasin (environ 15 000 avec les réserves) auront eu raison de son existence.
« Nous comprenons l’émotion suscitée par l’annonce du projet de fermeture de magasins en difficultés structurelles », réagit Olivier Lurson, directeur des ressources humaines du groupe Kingfisher. Si la direction du groupe promet qu’il n’y aura aucun licenciement pour les 789 salariés concernés par ce plan, dont les quelques 122 de La Défense, la CFDT entend bien peser sur le PSE. « Aujourd’hui, nous sommes là pour pouvoir peser un maximum sur les négociations avec la direction qui commencent vendredi, explique Chrystelle Derrien. On a du mal à comprendre les décisions du groupe de fermer les magasins à cause d’une stratégie qui a été mal mise en œuvre ». Chrystelle Derrien espère que la direction accordera des congés de fin de carrière, une aide à l’achat de véhicules neufs pour ceux qui vont aller à leur magasin en voiture ou des congés de reclassement pour ceux qui vont travailler dans un autre département aux salariés impactés par ce vaste plan de fermeture.