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mercredi 15 octobre 2025
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Paris La Défense s’apprête à chasser le fantôme des tours Hermitage du quartier des Saisons

Plus de seize ans après son annonce en fanfare, les tours jumelles n’ont jamais percé le ciel parisien. À bientôt deux décennies, le quartier des Saisons est dans un triste état. Une situation que l’aménageur veut désormais régler.

Elles ne se seront jamais élancées dans le ciel parisien. Plus de seize ans après avoir été révélées par son sulfureux promoteur Emin Iskenderov, les tours jumelles Hermitage Plaza ont rejoint les nombreux projets avortés du quartier d’affaires, reléguées dans les cartons d’archives des tours Signal, Phare, Sans Fin et Tourisme TV.

Reste que l’abandon de ce projet pharaonique a laissé des traces dans le quartier des Saisons, à Courbevoie, en bordure de Seine. Les quelque 250 familles qui occupaient les Damiers (Infra, Anjou et Bretagne), un ensemble propriété de RATP Habitat, ont toutes quitté –dans la négociation ou la contrainte– leur logement. Et depuis, ce vaste ensemble est laissé à l’abandon, plongeant le quartier dans un triste état.

Fatigué de la situation, Paris La Défense veut tourner la page de ce mauvais souvenir, adulé à l’époque par son ancêtre, l’Epadesa. Pour changer la donne, l’établissement public s’apprête à attribuer dans les prochaines semaines un accord-cadre pour une maîtrise d’œuvre urbaine et d’espaces publics portant sur la régénération de ce secteur, rebaptisé « Rives Défense ».

Le projet Hermitage Plaza – DR

Cette consultation fait suite à un atelier international organisé par les Ateliers de Cergy, où vingt experts issus de treize pays ont proposé leurs réflexions sur l’avenir du site. Leurs travaux ont confirmé le potentiel stratégique de ce secteur, considéré comme l’une des dernières grandes emprises à requalifier dans le quartier d’affaires.

Avec son emplacement vitrine à l’entrée de Courbevoie, sa proximité avec la Seine et sa connexion avec les transports, le site bénéficie d’une situation privilégiée, estime Paris La Défense.

La première mission du marché consistera à élaborer un plan de cohérence urbaine pour l’opération Rives Défense. Ce document proposera plusieurs scénarios de développement immobilier, précisant le découpage spatial, les volumétries, la reprogrammation du quartier, les interventions sur les bâtis et les infrastructures, ainsi que le schéma viaire et ses phasages.

L’étude visera à définir des secteurs de projets autonomes, tout en assurant la cohérence d’ensemble. Elle devra s’appuyer sur les documents de planification produits par Paris La Défense, notamment le cahier de prescriptions environnementales, les plans piéton et vélo, et l’atlas des sols.

Le projet s’inscrira dans la démarche participative de l’Atelier des Territoires, menée en 2025, qui vise à construire une vision partagée du quartier d’affaires à horizon 2035, mobilisant une soixantaine d’acteurs publics et privés.

Une partie de l’ensemble des Damiers en juin 2025 – Defense-92.fr

Enfin, la mission comprendra un volet de coordination entre les différents partenaires et porteurs de projets afin d’assurer l’intégration harmonieuse des opérations immobilières. Paris La Défense pourra, selon les besoins, compléter la mission par de nouveaux marchés ou bons de commande.

Cet accord-cadre mono-attributaire de maîtrise d’œuvre urbaine et d’espaces publics comprendra des bons de commande et des marchés subséquents. Compte tenu de la complexité du site, de sa situation stratégique et de la nécessaire coordination entre de nombreux acteurs publics et privés, la durée du contrat sera exceptionnellement fixée à huit ans, soit quatre ans renouvelables une fois, au lieu des quatre ans habituellement prévus.

Le marché, non alloti, comprendra deux missions principales. La première sera une mission de programmation urbaine et de conception du projet urbain, et la seconde, une mission de maîtrise d’œuvre des espaces publics. Des missions complémentaires pourront être confiées en fonction des besoins de Paris La Défense, dans la limite d’un montant global de huit millions d’euros.

Certaines prestations sont exclues du périmètre du marché, notamment les travaux de démolition et de désamiantage, ainsi que la construction d’ouvrages d’art majeurs ou de bâtiments. En revanche, le titulaire pourra intervenir sur de petites démolitions ou sur la requalification d’ouvrages piétons tels que passerelles, escaliers ou ascenseurs.

Mais ce projet ne pourra aboutir sans toutes les parties prenantes, particulièrement les nombreux propriétaires des immeubles du secteur, dont les assureurs Axa et Allianz. Sans oublier, bien évidemment, RATP Habitat, qui est toujours propriétaire d’une très grande partie des Damiers (Infra, Anjou et Bretagne), la vente avec le promoteur Hermitage n’ayant jamais abouti. Un promoteur russe qui détient d’ailleurs une poignée de lots dans l’ensemble et qui pourrait bien vouloir tout faire capoter.

Reste surtout à savoir ce que deviendra l’ensemble des Damiers, l’élément central du projet Rives Défense. Cession par RATP Habitat, rénovation, destruction… pour l’heure, c’est toujours l’inconnu…

Le quartier des Saisons est aujourd’hui quasiment laissé à l’abandon – Defense-92.fr
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