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jeudi 28 mars 2024
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La doyenne des tours de La Défense fête ses cinquante ans

C’est la plus vieille de toutes à La Défense (hormis l’immeuble Esso, mais qui n’était pas un IGH) et elle fête cette année son cinquantième anniversaire. Connue aujourd’hui sous le nom de tour Initiale ou encore de ses deux occupants RTE – Tarket, le building situé à l’entrée de La Défense, en bordure de Seine sur le territoire de Puteaux vient de souffler ce mois de septembre sa cinquantième bougie.

Construite sous le nom de code PB31, la tour Nobel fut conçue par le promoteur français SEMIIC et les architectes Jean de Mailly et Jacques Depussé qui s’inspirent de la tour S.C. Johnson Research construite par Frank Lloyd Wright en 1950.

Un premier permis de construire fût accordé le 14 février 1961, avant une longue série, le projet était une multitude de fois modifié. Ainsi la hauteur du gratte-ciel fut portée à 95,20 mètres suite à un avis du Conseil des Bâtiments de France. Mais le projet fût complètement remanié lorsqu’une étude de l’Epad qui portait sur les tracés des voies de grande circulation indiqua au promoteur que l’accès au bâtiment ne pourrait pas se faire à l’étage projeté, le long de l’axe historique. De plus l’Etat Major des pompiers exigeait que toutes les circulations verticales débutent au même étage qui devait constituer le niveau d’élévation. La bretelle fut alors supprimée et les surfaces perdues reportées en superstructure dans des étages supplémentaires.

La tour va alors adopter comme mensurations définitives une hauteur de 109 mètres pour 46,80 mètres de longueur et 23,92 de largeur. Le hall de l’immeuble d’une hauteur de sept mètres sous plafond est constitué d’un rez-de-chaussée surbaissé par rapport à la dalle. Il était habillé de marbre beige de carrare et de vasques de verre créées par le maitre verrier Max Igrand qui ornaient le plafond.

Une tour construite en un temps record

Le chantier dont le planning fût établi par un ordinateur -une première- a été réalisé en un temps record et débuta en 1965. La réalisation des fondations aura été complexe. Le site choisi en bordure de Seine est en effet sur le lit du fleuve posant ainsi de nombreux problèmes quant à l’édification de l’assise d’un ouvrage de cette importance et à la structure mixte. De plus la présence d’une nappe phréatique surmontée d’alluvions de calcaire de piètre qualité n’assurait aucune étanchéité. Les ingénieurs optèrent alors pour la réalisation d’un radier en béton.

C’est donc sur ce radier que vient reposer la tour. Monté en six semaines grâce à un coffrage glissant, le noyau central en béton de la tour qui s’élève au rythme de deux mètres par jour regroupe les gaines d’ascenseurs, et de fluides ainsi que les cages d’escaliers. Plus de quatre mille mètres cubes de béton sont associés à quatre cent quatre-vingt tonnes d’acier pour le noyau qui offre une dimension de 109 mètres de hauteur pour 31,50 de longueur et 8,50 de largeur. Pour sa réalisation cinquante hommes s’activèrent jour et nuit et deux grues furent nécessaires.

Tout autour du noyau viennent s’encastrer une charpente métallique et des planchers mêlant acier et béton. L’édifice qui est octogonal et composé de deux étages bas associés à vingt-huit niveaux courants de trois mètres quinze de hauteur. Quarante-huit poteaux sont associés à quarante-huit poutres dont trente-deux sont ancrées directement dans le noyau tandis que les seize autres ont une disposition particulière, les poteaux d’angles étant supprimés pour permettre d’offrir une esthétique originale.

L’ingénieur Jean Prouvé conçoit la façade de verre du bâtiment. La tour utilise des vitres courbes sur chacune de ses arêtes verticales, procédé qui, au moment de la construction du bâtiment, était globalement inconnu en France. Les parois vitrées furent importées directement des États-Unis. Les façades comportent également le principe d’une double paroi avec circulation d’air, qui constituait une disposition de traitement thermique expérimentale à l’époque.

La tour est inaugurée en septembre 1966 et les premières entreprises arrivèrent dans la foulée. Parmi les nombreuses entreprises qui se succédèrent durant les quarante premières années, Nobel abrita le siège de Rhône Poulenc (ex Roussel Uclaf).

Une importante rénovation sera menée par le cabinet Valode & Pistre au début des années 2000. Si l’architecte conserve l’aspect de la tour à l’identique et modifie légèrement son entrée principale, les étages sont entièrement modernisés et mis aux dernières normes. La tour Nobel aujourd’hui demi-centenaire devient alors la tour Initiale, puis prend le nom de ses occupants RTE Nexity puis RTE Tarket à l’été 2016.

La tour Nobel en construction - DR
La tour Nobel en construction – DR
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