Gardée secrète jusqu’à la dernière minute, l’opération de trois associations écologistes aura marqué ce vendredi par son ampleur. Quelques 2 000 militants de Greenpeace, Les Amis de la Terre et d’ANV-COP21 ont mené une importante action dans le quartier d’affaires pour dénoncer la « République des pollueurs ». Dès 8 heures du matin les militants s’en sont pris à la Société Générale, EDF, Total et le ministère de l’Écologie en bloquant l’accès à leurs tours durant toute la journée.
Alors que certains manifestants occupaient les halls des quatre tours, des centaines d’autres se sont attelés à coller dans le quartier des milliers d’affiches « Macron le président des pollueurs » mais aussi en peignant sur le sol et les murs des messages du même type.
« L’objectif c’est de montrer l’alliance entre le gouvernement et les grandes multinationales qui polluent », explique Pauline, l’une des porte-paroles d’ANV-COP21. Prise une nouvelle fois pour cible quelques semaines après une action d’étudiants par les trois associations, la Société Générale était dénoncée comme étant l’une des banques « les plus sales » finançant des actions néfastes pour l’environnement.
Reste que cette action inédite a quelque peu agacé les milliers de salariés qui n’ont pu se rendre à leur bureau. « Je peux comprendre mais bloquer les gens qui veulent travailler c’est dégueulasse, lâche un informaticien au pied des tours de la Société Générale.
Mais si globalement les salariés bloqués et les passants disent comprendre le fond de l’action, c’est bien la forme qui a déplu. Car avec des milliers d’affiches collées et des centaines de tags, au départ des militants les traces de leur passage étaient bien là. « Il va falloir combien de temps pour nettoyer tout ça ? et puis qui va le faire ? Vous dénoncez de la pollution par de la pollution, c’est ridicule », s’agace un salarié devant un militant. « Ce n’est rien tout çà, à côté de la pollution que génèrent ces grandes entreprises », lui répond t-il.