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mercredi 1 octobre 2025
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La Cour des comptes juge les jeux de Paris 2024 trois fois plus cher que prévu mais souligne une organisation sans incident

La Cour des comptes dresse un bilan globalement positif des Jeux de Paris 2024, saluant leur organisation et leur sécurité, tout en soulignant des dépenses publiques élevées et des retombées économiques modestes.

Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont été menés à bien, mais leur coût réel pour les finances publiques suscite encore débat. La Cour des comptes a remis au Parlement son rapport sur l’organisation de l’événement, dont certaines épreuves -comme la natation, les phases finales de water-polo et la para-natation- se sont déroulées à la Paris La Défense Arena.

Selon les magistrats de la rue Cambon, les Jeux peuvent être considérés comme un sujet de satisfaction au regard des objectifs fixés par leurs organisateurs. Le rapport examine la gouvernance, l’organisation, les dépenses publiques et l’héritage de l’événement, tout en identifiant des pistes d’amélioration pour les Jeux d’hiver de 2030 dans les Alpes françaises. Trois rapports thématiques ont également été publiés, portant sur la sécurité, les transports et la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo).

Le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop), financé principalement par des ressources privées (sponsors, billetterie…), a dégagé un bénéfice de 75,7 millions d’euros destiné à soutenir la promotion des activités sportives. « La gestion du Cojop a été une réussite, un beau succès », a salué Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes jusqu’à la fin de l’année.

La Paris La Défense Arena avait accueilli les épreuves de natation, les phases finales de water-polo et les épreuves de para-natation – Defense-92.fr

Si Pierre Moscovici salue la bonne gestion du Cojop, les Jeux ont tout de même coûté très cher aux finances publiques. Les dépenses liées à l’organisation sont estimées à 3,02 milliards d’euros, auxquelles s’ajoutent 3,63 milliards pour les infrastructures. Ces dépenses, bien distinctes, ont des effets différents : les premières sont ponctuelles, tandis que les secondes enrichissent le patrimoine national, souligne la Cour. Les recettes publiques, estimées à 293,6 millions d’euros, ne couvrent qu’une faible partie de la facture. L’effet sur la croissance économique de 2024 est limité, à +0,07 point du PIB, et les retombées à moyen et long terme restent incertaines.

Des avancées notables ont été relevées en matière d’accessibilité et d’inclusion, avec des tests d’usagers et des dispositifs adaptés aux personnes en situation de handicap. Sur le plan social, le nombre d’accidents sur les chantiers supervisés par la Solideo a été quatre fois inférieur à la moyenne du secteur du BTP, sans aucun décès à déplorer. Les objectifs d’insertion et de participation des TPE-PME ont largement été dépassés.

Alors que certains redoutaient des manifestations, des grèves, voire des actions violentes et des attentats, la sécurité a été assurée « avec succès », malgré quelques incidents isolés, souligne la Cour. Chaque jour, plus de 35 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés, appuyés par environ 8 500 militaires. Des technologies comme la lutte anti-drones et la vidéoprotection algorithmique ont été déployées. Le coût total de la sécurité pour les finances publiques s’élève à 1,7 milliard d’euros, dont 305 millions d’investissements à vocation durable.

Les transports et mobilités ont été jugés efficaces, avec un déploiement coordonné des infrastructures. La Solideo a supervisé 70 ouvrages et assuré la livraison de l’ensemble dans les délais fixés par le Comité international olympique, pour un coût total de 2,49 milliards d’euros, hors investissements privés. L’établissement entamera une extinction progressive entre 2025 et 2028, avec un adossement à Grand Paris Aménagement.

Le rapport souligne par ailleurs un héritage jugé riche, même si son évaluation complète nécessitera du temps. Matériellement, les Jeux ont laissé des équipements sportifs et des sites réutilisables ; immatériellement, ils ont permis de lancer des programmes pour développer la pratique sportive et moderniser certaines pratiques administratives. Deux des bassins éphémères utilisés à la Paris La Défense Arena vont d’ailleurs être réemployés : le premier, où Léon Marchand s’est illustré, accueillera des nageurs dès l’année prochaine à Sevran (93). Une moitié du second bassin sera implantée à Bagnolet (93) dans les prochains mois.

Pour la juridiction financière, les retombées économiques restent modestes à court terme. Leur impact à moyen et long terme, notamment en matière d’image ou d’urbanisme, doit encore être observé.

Le comité d’organisation présidé par Tony Estanguet, aujourd’hui dissous, avait toutefois contesté l’été dernier l’évaluation des coûts retenue par la Cour, estimant que certaines dépenses ne devraient pas être imputées aux Jeux. La Cour reconnaît néanmoins la qualité de la méthodologie, le sérieux des organisateurs et la pertinence de la gouvernance mise en place.

Pierre Moscovici a salué la « bonne gestion du Cojop » – Defense-92.fr
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