Ils se les gèlent ! Les températures baissent et l’hiver approche, mais dans cette tour Aillaud de la cité Pablo Picasso de Nanterre, le chauffage collectif par le sol n’a pas encore été activé, au grand dam de ses résidents. La centaine d’appartements du 2, allée de l’Arlequin, semble en effet oubliée de son bailleur social, Hauts-de-Seine Habitat.
De quoi susciter la colère des résidents, très remontés, qui se sont rendus ce mercredi dans l’un des bureaux du bailleur social à Nanterre. « Actuellement, il fait à peine dix degrés dans notre logement », confie Nabila, qui réside dans le bâtiment avec ses trois jeunes enfants depuis 2017. « Ça fait quatre ans que chaque année, c’est comme ça. Il y a deux ans, le chauffage a été activé seulement fin décembre », renchérit Christina, présente dans les murs depuis douze ans.
Normalement, le chauffage collectif doit être activé dès que les températures chutent sous la barre des quatorze degrés. Si en journée le mercure reste encore clément, la nuit le thermomètre descend actuellement à peine à dix degrés. Mais pour les habitants, cela reste inexact, le chauffage au sol ne fonctionne toujours pas, même s’il avait été lancé mi-septembre avant d’être rapidement coupé.
Une absence de chauffage qu’a réfutée le gardien de la tour face aux résidents. « Si un locataire me dit qu’il n’a pas de chauffage au sol, il ment. C’est faux », a-t-il affirmé face à eux. Dans une lettre « Flash info » distribuée aux habitants, l’office indique que le chauffage est mis en route pour atteindre une température de 14 degrés, et que le complément pour atteindre l’objectif des 19 degrés (selon le Code de l’énergie, art. R241-26) doit se faire avec les radiateurs électriques individuels présents dans chacun des logements. Sauf que, pour beaucoup d’habitants, ces chauffages complémentaires ne fonctionnent plus depuis plusieurs années ou ne sont tout simplement plus présents.
Un chauffage électrique d’appoint venant alourdir la facture d’électricité, ce qui irrite d’ailleurs Christina, qui paye déjà 95 euros par mois, toute l’année, pour chauffer son F4. « On est pauvres, on n’a pas les moyens de payer plus », dit-elle.
Parallèlement à ces problèmes de chauffage, les résidents de cette tour de dix-neuf étages dénoncent la mauvaise gestion des lieux, qui devraient être rénovés comme les autres immeubles de l’ensemble des tours Nuages. En 2022, Le Parisien évoquait déjà une très longue panne des deux ascenseurs du bâtiment, contraignant l’ensemble des habitants à se rabattre sur les escaliers. Épargnée par le deal, la tour est cependant régulièrement squattée par une SDF, qui, d’après les résidents, défèquerait notamment dans les parties communes.
Contacté, Hauts-de-Seine Habitat n’a pas répondu à nos sollicitations.



