Un an déjà ! S’il y avait bien un lieu qui était au cœur des Jeux Olympiques de Paris 2024, c’était la Paris La Défense Arena, théâtre des épreuves de natation et des phases finales de water-polo. La plus grande salle de spectacle d’Europe, où évoluaient habituellement les joueurs du Racing 92, s’était transformée pendant les Jeux en un véritable parc aquatique. Deux grands bassins éphémères -dont l’un, non visible des spectateurs, servait à l’échauffement des athlètes- étaient installés au cœur de l’enceinte, ainsi qu’une vaste tribune temporaire.

C’était dans ce bassin qu’un certain Léon Marchand faisait vibrer la France à de multiples reprises. Durant ces Jeux, la Paris La Défense Arena aura été le théâtre de performances historiques pour l’équipe de France de natation. Chez les hommes, dans une ferveur incroyable, Léon Marchand avait réalisé un exploit monumental en décrochant quatre médailles d’or individuelles (400 mètres quatre nages, 200 mètres quatre nages, 200 mètres papillon et 200 mètres brasse), établissant à chaque fois un record olympique, ainsi qu’une médaille de bronze en relais quatre fois 100 mètres quatre nages avec l’équipe de France, qui avait signé au passage un record national. Ce relais, composé également de Maxime Grousset, Yohann Ndoye-Brouard et Florent Manaudou, avait réalisé un chrono de 3’28 »38. Un autre moment fort chez les hommes aura été celui de Florent Manaudou, véritable spécialiste du 50 mètres nage libre, avait décroché une médaille de bronze, sa quatrième médaille consécutive sur cette épreuve depuis 2012.
Chez les femmes, Anastasiia Kirpichnikova, naturalisée française fin 2022, avait remporté l’argent sur le 1 500 mètres nage libre, devenant ainsi la première nageuse française médaillée sur cette distance. Aucun record du monde ou olympique n’était établi par les Françaises, mais plusieurs atteignaient les finales, notamment Marie Wattel sur 100 mètres papillon et Charlotte Bonnet en relais.
Au total, la France repartait avec sept médailles en natation : quatre en or, une en argent, et deux en bronze, toutes obtenues à la Paris La Défense Arena. Cette moisson tricolore, historique, était portée par un Léon Marchand entré définitivement dans la légende.
Plusieurs stars internationales marquaient également ces Jeux Olympiques avec des performances exceptionnelles en natation. Le Chinois Pan Zhanle avait remporté le 100 mètres nage libre en 46’’86, battant le record du monde. L’Américain Bobby Finke s’était imposé sur le 1 500 mètres nage libre avec un record mondial en 14’30’’67. Sur le 800 mètres nage libre, l’Irlandais Daniel Wiffen avait brillé avec un record olympique et européen en 7’38’’19.

Chez les femmes, l’Australienne Mollie O’Callaghan avait dominé le 200 mètres nage libre en 1’53 »27, établissant un record olympique. Sa compatriote Kaylee McKeown avait battu deux records olympiques sur 100 mètres et 200 mètres dos. La Suédoise Sarah Sjöström avait remporté le 50 mètres nage libre après avoir signé un record olympique en demi-finale. La Canadienne Summer McIntosh s’était imposée sur 400 mètres quatre nages et 200 mètres papillon, avec deux nouveaux records olympiques. Enfin, les Américaines avaient conclu les épreuves avec éclat en décrochant un record du monde dans le relais quatre fois 100 mètres quatre nages féminin. Ces exploits confirmaient un niveau de compétition exceptionnel, malgré une piscine réputée peu rapide en raison de sa faible profondeur (environ 2,15 mètres), et mettaient en lumière une nouvelle génération d’athlètes capables de faire tomber les chronos les plus prestigieux.

Avec Paris 2024, la Paris La Défense Arena accueillait également les phases finales de water-polo. Chez les hommes, la Serbie confirmait sa suprématie en décrochant un troisième titre olympique consécutif en battant la Croatie 13 à 11 en finale. La Croatie se contentait donc de l’argent, tandis que les États-Unis surprenaient la Hongrie en s’imposant 11 à 8 lors de la petite finale, décrochant ainsi leur première médaille olympique masculine depuis 2008. Du côté des femmes, l’Espagne avait créé l’exploit en remportant la première médaille d’or olympique de son histoire en water-polo, grâce à une victoire maîtrisée 11 à 9 face à l’Australie. Les Néerlandaises complétaient le podium en battant les Américaines 11 à 10 pour le bronze, sur un but marqué dans la dernière seconde. Les États-Unis, triples championnes olympiques en titre, repartaient pour la première fois sans médaille depuis l’introduction du tournoi féminin aux Jeux en 2000.

Après la quinzaine olympique, la Paris La Défense Arena accueillait les épreuves de para-natation durant les Jeux Paralympiques. Les nageurs français s’y distinguaient particulièrement. Les frères Alex et Kylian Portal, tous deux atteints d’albinisme oculaire, offraient un moment fort en partageant le podium du 400 mètres nage libre S13. Alex, 22 ans, avait remporté trois médailles d’argent (100 mètres papillon, 200 mètres quatre nages et 400 mètres nage libre S13) et une de bronze (100 mètres dos S13). Son jeune frère Kylian, 17 ans, avait décroché le bronze sur le 400 mètres nage libre S13, juste derrière Alex. Ces performances s’inscrivaient dans une belle moisson française en para-natation, avec au total 14 médailles remportées, dont quatre en or, confirmant la place de la France parmi les grandes nations de la discipline.

Installés spécialement pour les Jeux de Paris 2024, les deux bassins olympiques éphémères conçus par l’Italien Myrtha Pools ont été démontés à l’issue des Jeux Paralympiques. Ces deux bassins en kit vont désormais connaître une seconde vie. Le premier, où Léon Marchand avait été sacré, équipera le nouveau centre aquatique de Sevran (93) dès le début de l’année prochaine, tandis qu’une moitié du bassin d’entraînement sera déployée à Bagnolet (93) d’ici la fin 2026. L’autre moitié devrait normalement équiper la Cité de la natation à Toulouse, la ville natale de Léon Marchand.
