Au pied de la tour d’Areva ils étaient nombreux à se mobiliser pour défendre leur emploi ce mardi 2 juin après l’annonce par la direction du géant français du nucléaire de la suppression de 5 000 à 6 000 emplois dans le monde dont 2 000 à 3 000 en France, annonce faisant suite à la publication des résultats catastrophiques de l’entreprise en mars dernier. En 2014, Areva a enregistré 5 milliards d’euros de perte. Les salariés du groupe de nucléaire reprochent à l’État français qui est actionnaire à près de 87 % de ne pas remplir son rôle. Les salariés d’Areva refusent également le démantèlement du groupe et redoutent des décisions qui ne feraient qu’empirer la situation. En effet EDF et Engie (l’ex GDF-Suez) ont annoncé leur intérêt à reprendre certaines activités d’Areva.
Dès 9h, environ 300 salariés (800 selon la CFE-CGC) étaient rassemblés en bas de la tour Areva à l’appel de la CGT, la CFDT, la CFE-CGC, FO, et l’Unsa pour s’opposer à ce vaste plan social et au possible démantèlement, avant de regagner leurs bureaux vers 11h. José Montès (FO) a fait état de « plus de 90% de grévistes en moyenne sur les sites industriels », notamment en province. Les syndicats ont appelé les salariés à une nouvelle mobilisation devant le siège de l’entreprise le mardi 9 juin dès 11h.
Le groupe emploie actuellement quelques 41 000 collaborateurs dans le monde dont 30 000 en France, où il dispose de plusieurs grosses bases industrielles, comme les ateliers de Châlon-Saint-Marcel (Saône-et-Loire) spécialisés dans la fabrication de gros composants et l’usine de La Hague (Manche) dédiée au retraitement des combustibles usés. Le siège de l’entreprise accueille environ 3 500 salariés dans sa tour à La Défense.