« Les allemands nous ont pris nos juifs, ils nous rendent des arabes », cette phrase a été prononcée par Patrick Devedjian vendredi 11 septembre en petit comité en marge d’une réunion à la préfecture de région d’Ile-de-France. Reprise sur internet, elle a provoqué de nombreuses réactions notamment sur les réseaux sociaux.
Parmi les nombreuses réactions, celle de Christiane Taubira, la garde des sceaux sur Twitter.
#Devedjian, que charrient de si putréfié les vents mauvais qui nous défigurent pour que ceux qui savaient se tenir s’affaissent ainsi ? ChT
— Christiane Taubira (@ChTaubira) 11 Septembre 2015
Le député (Les Républicains) et Président du conseil départemental des Hauts-de-Seine et de Defacto, l’établissement de gestion et d’animation de La Défense s’est rapidement excusé de ses propos sur Twitter : « Ma boutade humoristique était effectivement déplacée. Je la regrette d’autant plus que j’organise moi-même l’accueil des malheureux réfugiés ». Patrick Devedjian s’est par la suite expliqué au journal Le Parisien. « Cette phrase est une réplique aux propos de l’un de mes interlocuteurs qui me disait que l’Allemagne nous obligeait à accueillir des réfugiés, explique-t-il. Elle a ensuite été répétée par une tierce personne à un journaliste de l’AFP ». En poursuivant « Cette phrase exprimait mon malaise quant à voir l’Allemagne donner des leçons d’humanité à la France » en rappelant au journal ses origines de fils d’immigré arménien ayant fui le génocide, Patrick Devedjian fustige le procédé de l’AFP « Je suis accablé par le détournement de propos privés à des fins politiques ».
Ma boutade humoristique était effectivement déplacée. Je la regrette d’autant plus que j’organise moi même l’accueil des malheureux réfugiés — Patrick Devedjian (@DevedjianP) 11 Septembre 2015
Des excuses qui n’ont visiblement pas convaincu le Parti Socialiste des Hauts-de-Seine qui a demandé dans un communiqué la démission « immédiate » de Patrick Devedjian de la présidence des Hauts-de-Seine en écrivant « Le département n’a pas vocation à être le réceptacle des propos frelatés de monsieur Devedjian sous couvert d’humour. À la fin de sa carrière politique, ses engagements de jeunesse dans des groupuscules d’extrême droite refont surface ».