La crise continue dans le prêt-à-porter français. « L’explosion des coûts, la baisse du pouvoir d’achat, les mutations du marché textile et une concurrence internationale toujours plus agressive ont rendu son modèle économique intenable », voilà la très mauvaise nouvelle qu’a annoncée la direction de l’enseigne le 30 avril dernier à son millier d’employés.
L’enseigne française, née en 1985, a demandé sa mise en liquidation judiciaire, requête acceptée dans la foulée par le tribunal de Bobigny, avec poursuite des activités jusqu’au 28 mai. Passée cette date, les près de 220 points de vente français, dont l’imposant magasin du Westfield Les 4 Temps, disparaîtront.
Une fermeture imminente qui n’a pas vraiment été une surprise pour la dizaine de salariés en CDI de la boutique du quartier d’affaires. « C’est un choc. Je ne pensais pas que ça allait être aussi rapide », glisse un salarié de la boutique de La Défense. « Je m’y attendais », ajoute un autre.
Après être devenue Don’t call me Jennyfer en 2019, la marque a retrouvé son nom d’origine en 2024, dans un contexte difficile. Fondée en 1985 et ciblant les adolescentes de 10 à 19 ans, elle traversait depuis plusieurs années une période compliquée, marquée par la fermeture de plusieurs dizaines de boutiques. Placée en redressement judiciaire, elle a finalement été reprise en juin dernier par deux de ses dirigeants, Yann Pasco et Jean-Charles Gaume.
De son côté, la Fédération Commerces Services de la CGT, qui avait organisé la veille de l’annonce une manifestation en soutien aux salariés de C&A, une autre enseigne en difficulté, dénonce une annonce « violente et brutale », prise par une direction « avec la complicité » de l’État, qui va supprimer 999 emplois.