Avec ses 140 mètres de haut pour ses 49 000 mètres carrés Trinity se dresse désormais fièrement dans la skyline de La Défense. Le chantier aurait déjà dû prendre fin au dernier trimestre de l’année 2018, mais les aléas ont changé la donne pour ce gratte-ciel que fait construire la foncière Unibail-Rodamco-Westfield (URW) derrière son Cnit. Alors que la construction du dernier des 33 étages du building touche à sa fin, sa livraison est désormais repoussée au début de l’année prochaine. « La construction a pris du retard au démarrage pour sortir l’ouvrage de terre », admet Bruno Donjon de Saint Martin, le directeur général bureaux France d’URW.
Car l’édification de ce bâtiment chiffré à 340 millions d’euros (HT) n’a pas été d’une grande simplicité pour Vinci Construction, l’entreprise en charge des travaux. Alors que les tours du quartier s’appuient directement sur le sol, Trinity repose elle, au-dessus d’une bretelle d’accès au tunnel de La Défense (A 14) et de plusieurs voiries. Toute la difficulté du chantier pour les équipes de Trinity aura été de maintenir au maximum la circulation des voies d’accès à l’A 14 tout en créant les voiles de fondation où s’ancre l’immeuble.
Des ascenseurs en clins d’œil à la Tour Eiffel
Avec cette contrainte d’emprise au sol bloquée entre la tour Areva et le Cnit, la grande particularité de Trinity est donc sa forme, toute en longueur. Une contrainte qui a poussé l’architecte Jean-Luc Crochon du cabinet Cro&Co, à décentrer le noyau (où l’on retrouve les circulations verticales) alors qu’habituellement il est situé au centre des gratte-ciels. Une contrainte qui finalement n’en est pas une puisque que le créateur de Trinity a habilement placé une partie des ascenseurs sur la façade sud-ouest (qui donne sur le parvis) afin de lui donner vie. Les cabines d’ascenseurs rouges et jaunes de Trinity, visibles depuis l’extérieur seront un clin d’œil à celles de la Tour Eiffel et elles seront surtout une première à La Défense pour une tour de bureaux. Comme pour les nouvelles tours du quartier, Trinity offrira à ses futurs occupants une multitude de services avec entre autres un wellness center panoramique au 25ème étage.
« Trinity ne sera pas l’une des plus grandes tours de La Défense, explique Bruno Donjon de Saint Martin. Mais elle se caractérisera beaucoup par son impact urbain ». Si l’emprise au sol de la tour est d’environ 1 500 mètres carrés, il y aura plus d’espace urbain accessible aux piétons avec 3 500 mètres carrés. Alors qu’autrefois il n’était pas évident de rejoindre l’arrière du Cnit et le quartier de la Coupole où trônent les sièges de Total et d’Areva, une véritable couture urbaine a été faite grâce à Trinity. Une grande dalle piétonne permet désormais de relier les deux secteurs de La Défense en enjambant les voies de circulation en contre-bas. Elle va être arborée d’une soixantaine d’essences différentes. Deux commerces pouvant abriter une offre de restauration viendront animer le pied de l’édifice.
Si la fin du chantier de Trinity se profile désormais avec l’achèvement du gros œuvre pour l’instant son propriétaire URW préfère garder le silence sur les potentiels futurs occupants. La foncière qui détient à La Défense le centre commercial des 4 Temps et le Cnit devrait par ailleurs bientôt céder sa tour Majunga qu’il a fait construire entre 2011 et 2014 pour 850 millions d’euros. Et après avoir fini sa tour Trinity, URW pourrait bientôt lancer à quelques dizaines de mètres de là, un autre gros chantier dans le quartier d’affaires : celui des tours Sisters.