La Défense maintient le cap de la transition écologique malgré un défi de taille. L’établissement public Paris La Défense indique être en bonne voie pour diviser par deux son empreinte carbone d’ici 2030, conformément à sa Raison d’être qui prend 1990 comme année de référence. Entre 2019 et 2024, les émissions de gaz à effet de serre ont reculé de 14 %, atteignant 760 530 tCO2e, soit près de 40 % de baisse cumulée depuis 1990. Le bâtiment constitue le premier poste d’émissions (39 %), mais affiche une diminution notable de 16 % sur la période, devant les déplacements (36 %) et l’alimentation (16 %).
Premier territoire français à rejoindre le mouvement international Cities Can B, Paris La Défense effectue un bilan intermédiaire des avancées déjà constatées. La construction et la restructuration enregistrent une réduction de 9 %, tandis que la consommation énergétique se démarque avec une baisse de 27 %. Cette performance résulte de l’évolution des usages, de la sensibilisation des usagers, de l’augmentation du coût de l’énergie et de la participation à la compétition nationale CUBE dédiée aux économies d’énergie. Sur ses trois dernières éditions, 49 GWh ont été économisés, représentant environ 3 000 tCO2e et 5 millions d’euros non dépensés.
Ces résultats confirment la pertinence de la stratégie engagée, assure Pierre-Yves Guice, directeur général de Paris La Défense, qui affirme que « l’objectif ambitieux fixé il y a cinq ans, loin d’être du greenwashing, a au contraire permis de mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire et d’enregistrer de premiers succès convaincants et mesurables ». Pour le DG de Paris La Défense, cette dynamique conforte la trajectoire climatique du quartier d’affaires et renforce la volonté collective de poursuivre les efforts.
Afin d’éviter tout rebond des émissions, Paris La Défense prévoit d’imposer un cahier de prescriptions pour les futurs chantiers et d’encourager le recours au réemploi, qui réduit en moyenne de 13 % l’empreinte carbone d’un projet immobilier. Pour l’aménageur, la tour Aurore en constitue une illustration marquante. La restructuration choisie en lieu et place d’une démolition-reconstruction a permis d’éviter 5 300 tCO2e, tout en divisant par vingt les besoins énergétiques du bâtiment.

Les émissions liées aux mobilités atteignent 269 600 tCO2e et affichent une baisse de 20 % en cinq ans. Huit salariés sur dix recourent aux transports en commun, 14 % utilisent un mode actif dont la marche et seulement 9 % un véhicule motorisé. La diminution des déplacements professionnels en avion contribue également à cette amélioration. Paris La Défense souhaite poursuivre cet élan en étudiant l’implantation de nouvelles stations Vélib’, un projet ayant pris du retard, et en projetant le déploiement de neuf kilomètres supplémentaires de pistes cyclables d’ici 2030.
Selon Paris La Défense, l’alimentation représente 120 000 tCO2e et constitue le troisième levier d’amélioration du bilan carbone du territoire. La lutte contre le gaspillage alimentaire, les campagnes de sensibilisation et l’évolution des habitudes de consommation, notamment la baisse de la consommation de viande, contribuent à une amélioration mesurée des émissions. Un repas végétarien supplémentaire par mois servi dans l’ensemble des restaurants inter-entreprises du quartier permettrait d’éviter 2 000 tCO2e par an. Depuis 2020, le gaspillage alimentaire a été divisé par 2,7, soit près de 6 000 tCO2 évitées.
« La réduction de l’empreinte carbone de La Défense, de l’ordre de 3 % par an pour atteindre la cible 2030, apportera la preuve qu’un grand quartier d’affaires mondial est capable de réaliser en dix ans une transition écologique inédite, gage d’attractivité et de renouveau », affirme Pierre-Yves Guice, directeur général de Paris La Défense, qui assure que le territoire « dispose aujourd’hui de la dynamique collective nécessaire pour y parvenir ».




