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dimanche 15 juin 2025
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Viol antisémite d’une adolescente : de lourdes peines à l’encontre de deux des trois accusés

Deux adolescents ont été condamnés à neuf et sept ans de prison ferme pour le viol antisémite d’une collégienne juive de douze ans à Courbevoie, en juin 2024. Le troisième écope de mesure éducative.

Un acte atroce. Ce vendredi 13 juin 2025, le tribunal pour enfants de Nanterre a rendu son verdict dans l’affaire du viol antisémite d’une jeune fille , survenu il y a tout juste un an à La Défense.

Deux adolescents, âgés de treize et quatorze ans au moment des faits, ont été condamnés à respectivement neuf et sept ans de prison ferme pour le viol collectif d’une collégienne juive de douze ans, résidant dans le quartier Henri Regnault à Courbevoie.

Le troisième mineur, ex-petit ami de la victime, âgé de douze ans et dix mois au moment des faits, a été condamné à une mesure éducative de cinq ans assortie d’un placement en foyer, son jeune âge l’exemptant d’une peine d’emprisonnement.

Ce crime sordide s’est déroulé le 15 juin 2024, en fin d’après-midi, dans une crèche désaffectée située dans l’ancienne galerie de la Coupole, fermée depuis 2010. Alors qu’elle rentrait chez elle, dans un immeuble du square Henri Regnault, après avoir passé l’après-midi avec son nouveau petit ami, la collégienne de douze ans a été attirée dans ce lieu par trois adolescents, dont son ancien petit ami, récemment converti à l’islam, avec qui elle avait entretenu une brève relation peu de temps auparavant. Ce dernier, furieux après avoir découvert la religion juive de la victime, avait orchestré l’agression. Pendant près d’une heure, le groupe l’avait insultée, violée à plusieurs reprises et menacée de mort, notamment par immolation, tout en proférant des injures antisémites telles que « sale juive ». L’un des agresseurs avait même filmé la scène, tandis qu’un autre avait tenté d’extorquer 200 euros à la victime pour ne pas la dénoncer.

Au cours d’un procès à huis clos, tenu du 11 au 13 juin 2025, le tribunal a conclu que le viol avait été commis en raison de la religion juive de la victime. Par ailleurs, les trois mineurs faisaient l’objet de poursuites pour agression sexuelle sur une mineure de moins de 15ans, tentative d’extorsion, captation ou diffusion d’images à caractère sexuel, violences collectives causant une incapacité de travail supérieure à huit jours sur une mineure de moins de 15 ans, ainsi que pour des injures non publiques. Toutes ces infractions ont été aggravées par leur motivation antisémite, liée à la religion de la jeune fille.

Les deux adolescents de treize et quatorze ans, jugés pour viol en réunion, encouraient jusqu’à dix ans de prison. Le tribunal a souligné le caractère antisémite du crime, notant que la victime n’aurait pas été ciblée si elle n’avait pas été juive. Le troisième adolescent, considéré comme complice, a joué un rôle déterminant en attirant la victime sur les lieux. Bien qu’exempté de prison en raison de son âge, le tribunal a jugé que ses actions ont facilité les faits commis par ses complices.

« Profondément marqués par cette agression, les parents et la jeune adolescente, qui ont depuis déménagé, n’ont pas souhaité s’exprimer dans la presse à l’issue du procès, quittant le tribunal de Nanterre discrètement, par crainte d’être reconnus.

« Le tribunal a été à l’écoute et les débats ont été riches », a déclaré Me Muriel Ouaknine-Melki, l’une des avocates de la victime à la sortie du tribunal. « Elle avait beaucoup de questions et attendait des réponses. Elle n’a pas obtenu tout ce qu’elle cherchait », a ajouté Me Oudy Bloch, son autre avocat. « Quand le verdict est tombé, elle s’est effondrée. C’était la première fois qu’on la voyait pleurer. Il y avait beaucoup d’émotion. Ce sont des peines très sévères, une réponse judiciaire à la hauteur de la gravité des faits », a poursuivi Me Ouaknine-Melki. « Les accusés ont exprimé des regrets et présenté des excuses », a précisé Me Oudy Bloch. « Notre cliente a assisté à toutes les audiences. C’était essentiel pour elle », a-t-il ajouté.

« Concernant mon client, la décision respecte la législation en vigueur. Toutefois, je déplore le verdict rendu à l’égard des deux autres condamnés, qui, à mon sens, ne répond pas pleinement aux exigences légales, notamment dans le cadre d’une procédure devant le tribunal pour enfants », a déclaré Me Clémentine Berthier, avocate du plus jeune accusé. « La gravité des faits n’a jamais été contestée », a-t-elle admise, tout en refusant de commenter spécifiquement la motivation antisémite. L’un des deux autres accusés a exprimé son intention de faire appel du verdict.

Survenue en pleine campagne électorale des législatives de 2024, dans un contexte de tensions liées à la guerre à Gaza, cette affaire a provoqué une onde de choc en France notamment dans la classe politique. La communauté juive, profondément touchée, avait organisé des rassemblements de soutien à Paris et à Courbevoie. « Les responsables politiques, toutes sensibilités confondues, avaient unanimement condamné cette agression effroyable, qui s’inscrivait dans une hausse des actes antisémites en France, avec 1 570 incidents recensés en 2024, selon le ministère de l’Intérieur.

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