Odyssey va-t-il rejoindre les oubliettes, aux côtés des projets avortés comme les tours Signal, Phare, Aire 2 ou encore Sans Fins ? L’avenir de cet ambitieux programme d’environ 130 000 mètres carrés, révélé en octobre 2021 et mêlant hôtellerie, bureaux et commerces, semble en effet compromis -du moins dans sa forme actuelle- après l’annonce de la cession par Præmia REIM (ex-Primonial REIM) du site des Miroirs, qui devait être démoli.
En difficulté avec ses SCPI, le géant français de la gestion d’actifs immobiliers a finalement renoncé à ériger ce mégaprojet dans le ciel de La Défense, au moment même où le chantier de restructuration de la tour Hopen s’achève.
Pour se donner un peu d’air, Præmia REIM a donc préféré se délester des Miroirs, un ensemble de 71 000 mètres carrés construit en bordure du boulevard Patrick Devedjian au début des années 1980. Après avoir accueilli les sièges de Saint-Gobain ou encore de la mutuelle B2V mais aussi de l’entreprise entreprise de services du numérique Atos, le complexe est entièrement vidé de ses occupants depuis plusieurs années.
Ce vieil immeuble de bureaux a été repris par le promoteur néerlandais Edge, sans que le montant de la transaction ne soit dévoilé. Se fera ou ne se fera pas ? Pour l’heure, le nouveau propriétaire reste très évasif sur le devenir des Miroirs et l’avenir d’Odyssey –qui a obtenu son permis de construire à la fin du mois de décembre 2021-, dont la programmation comme l’architecture pourraient évoluer.

« Aux côtés de Paris La Défense, Edge entend repositionner et transformer ce site emblématique en un projet mixte de nouvelle génération, répondant aux besoins évolutifs des entreprises, des visiteurs et des habitants », affirme dans un communiqué le promoteur, qui signe là son entrée sur le marché français, parlant d’une « étape significative » dans sa stratégie d’expansion européenne avec pour ambition de déployer « son savoir-faire et son expertise au service de projets d’envergure dans les plus grandes métropoles européennes ».
« Nous sommes très heureux d’annoncer cette première implantation à Paris, déclare Coen van Oostrom, fondateur et président exécutif d’Edge. Cette acquisition représente une étape stratégique clé pour Edge et ouvre la voie à un projet ambitieux conjuguant attractivité, durabilité et excellence opérationnelle ».
De son côté, Paris La Défense se réjouit de ce changement de mains.
« Nous nous félicitons de l’arrivée d’Edge à La Défense. Leur projet ambitieux s’inscrit pleinement dans notre stratégie de transformation et de diversification de l’offre, renforçant ainsi le positionnement international du quartier comme pôle d’innovation et de vie urbaine », indique Pierre-Yves Guice, directeur général de l’aménageur public.
Initialement prévu pour 2026, puis repoussé à 2028, le projet Odyssey est le fruit de l’imagination de trois cabinets d’architectes : Cro&Co Architecture, Studio Gang et CroMe Studio. Organisé autour d’une vaste place centrale, Odyssey doit comprendre trois tours de 95, 150 et 187 mètres, totalisant 141 000 mètres carrés. Le programme pourrait proposer une mixité d’usages avec 111 000 mètres carrés de bureaux, une résidence hôtelière, du coliving, des commerces et restaurants et de nombreux rooftops.
