C’était l’une des promesses de campagne de Valérie Pécresse pour les régionales : la lutte contre la fraude dans les transports en commun. Evalué à environ 366 millions d’euros par an en Ile-de-France, le coût de la fraude dans les transports en commun constitue « une perte importante pour les exploitants de services de transports » explique le Stif (l’autorité des transports dans la région) dans un communiqué commun avec la région Ile-de-France, la Sncf et la Ratp.
En 2015, la Ratp a estimé à 171 millions les pertes théoriques dûes à la fraude et la Sncf à 63 millions d’euros. La Ratp qui a dressé 924 181 PV l’année dernière n’a eu un taux de recouvrement que de seulement 15 % (44,4 global) tandis que sur les 336 000 PV délivrés par la Sncf, seuls 12,6% ont été payés (174 000 ayant été payés immédiatement).
Selon les signataires du communiqué les voyageurs jugent « légitimes » les entreprises de transports à mener des actions de lutte contre la fraude et attendent une plus grande fermeté. La région, le Stif, la Sncf et la Ratp s’appuient sur un sondage réalisé par l’institut CSA en 2015 qui démontrait que 85 % des usagers sont favorables à une multiplication des contrôles et que 88 % souhaitent que les amendes soient payées.
Une grande campagne de communication pour lutter contre la fraude
Face à ce constat la région Ile-de-France a décidé d’agir de concert avec le Stif, la Sncf et la Ratp afin de s’exprimer pour la première fois, ensemble sur le sujet avec une grande campagne de communication signée par l’agence Havas. Du 19 septembre au 4 octobre, trois messages différents seront relayés par des visuels marquants sur les réseaux Ratp et Sncf, en presse et via les écosystèmes digitaux des deux entreprises. A La Défense la campagne sera visible sur des panneaux JCDecaux, sur les quais du RER A ou encore sur les écrans digitaux de la gare.
Si la répression va donc redoubler grâce notamment à la nouvelle loi « Savary Le Roux » votée en cette année, la Sncf et la Ratp vont mener sur leur réseau respectif des opérations de prévention et de rappel des règles.
A la Ratp, la régie va mener l’action « Ensemble contre la fraude » sur le réseau du tramway -dont la ligne T2 qui passe par La Défense- où le taux de fraude est le plus élevé du fait qu’il n’y a pas de ligne de contrôle. Pour piloter ses contrôles la Ratp va s’appuyer sur ses 1 250 agents dédiés aux contrôles.
La Sncf a elle, pour ambition de diviser par deux le nombre de resquilleurs en déployant des lignes de contrôle dans quatorze nouvelles gares de la région dont Paris Saint-Lazare. L’entreprise ferroviaire va également, comme la Ratp mener des opérations de « bouclage total » de gares en continu aux heures de pointes et même parfois pendant toute la journée. Enfin la Sncf va poursuivent son programme d’assermentation d’agents d’escale (lancé fin 2015) qui sont désormais habilités à mener des contrôles.